Gaëtan Roussel interroge "nos certitudes"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est l’auteur-compositeur interprète et animateur radio Gaëtan Roussel. Vendredi 20 Novemvre, il sort un nouveau titre : "On ne meurt pas en une seule fois", un avant-goût de ce qui sera son quatrième album solo dont la sortie est prévue en mars 2021.
Gaëtan Roussel nous revient dans un contexte sanitaire qui depuis des mois oblige tout un chacun à s’adapter à de nouvelles règles de vie, à s’organiser autrement. Lui n’écrit pas à proprement parler sur l’actualité mais inévitablement inclut cette période dans son écriture et il raconte que l’enfermement imposé lui a permis aussi un retour aux sources musicales pour le futur album qu’il nous concocte : "Moi, le confinement m’a ramené par exemple à la guitare acoustique. Je n’allais plus en studio donc je suis revenu à ce que j’appelle mon Adn autant pour "Tu ne savais pas" [sorti il y a 15 jours] que pour "On ne meurt pas en une seule fois".
Écrire, créer permet de résister, de garder le cap et continuer malgré tout à vivre, à avancer, à vibrer : "Moi, je suis heureux qu’il y ait des disques qui sortent, qu’il y ait des nouveautés qui arrivent, ça fait du bien aux oreilles, ça fait du bien à mes pieds parfois quand je peux les dandiner un petit peu. Donc, j’espère que ça fera du bien aux gens qui tendrons l’oreille".
"Tout ce qui nous secoue finalement nous rééquilibre"
Mais qu’entend-t-il par On ne meurt pas en une seule fois ? Il explique en souriant au micro d’Élodie Suigo que la vie n’est pas faite que de plénitudes : "Il y a des failles qui se créent ici et là. En citant Léonard Cohen, on sait très bien que par les failles rentre la lumière ["Il y a une faille dans toute chose, c'est par là qu'entre la lumière"]. Donc ça ne veut pas dire que tout s’arrête, mais je pense que tout le monde a été blessé par telle ou telle chose. On prend des coups sur la caboche comme disait ma grand-mère".
Je pense que l’on accumule plein de choses et que ça fait partie de notre vie et "On ne meurt pas en une seule fois", ça veut dire que surtout il faut vivre
Gaëtan Rousselà franceinfo
Et ses fêlures, désormais, il nous laisse les entrapercevoir parce que finalement elles nous remuent et nous rééquilibrent tous. Il ôte petit à petit cette carapace à laquelle il nous avait habitué pour se livrer un peu plus et aussi pour se réinventer : "Il y a un cap qui a été passé, c’est aussi une manière de donner des choses autrement donc d’éviter de se répéter". Il confie que "Tu ne savais pas" est en effet une chanson plus intime mais Gaëtan Roussel va plus loin dans sa réflexion : "Finalement, ce que j’écris, c’est l’interrogation de nos certitudes et la vie qui s’écoule et la vie qui passe (…) Moi, je pense que dans l’intime, il y a l’universel".
Alain Bashung : "j’ai adoré et j’adore encore sa musique"
Il est indissociable du groupe Louise Attaque : "ma colonne vertébrale" précise-t-il, de Tarmac ou encore du duo qu’il formait avec Rachida Brakni Lady Sir mais il y a aussi un homme, Alain Bashung, au contact duquel il s’est autorisé à se tromper ou encore à s’émanciper : "A travers la rencontre que j’ai eu avec lui, je crois que j’ai compris quel pouvait être la différence à essayer de développer et exprimer des choses en groupe et d’autres en solo".
Il [Alain Bashung] m’a appris, à accepter les voies sans issue, les chemins de traverse. Il appelait ça : la contre-allée
Gaëtan Rousselà franceinfo
Seul ou en groupe, le parcours de Gaëtan Roussel est jalonné de prix, la reconnaissance du public comme de ses pairs mais ce n’est pas une fin en soi juste un carburant comme il l’indique : "Les Victoires de la musique pour moi, ça veut dire qu’on a tendu l’oreille, ça veut dire que les gens pensent à vous, que la musique est restée en eux, ça c’est quelque chose qui me touche. Et pour moi, j’ai toujours dit : ‘Ça, c’est de l’essence pour aller de l’avant’. Donc, ce jour-là, il faut être content, le lendemain faut repartir au boulot dans ce que l’on a à exprimer ".
Pour nous mettre l’eau à la bouche, en attendant la sortie de son quatrième album en mars prochain, il annonce la sortie d’un troisième voire d’un quatrième single et croise les doigts pour pouvoir repartir sur les routes dès septembre prochain. Un moment qu’il attend avec impatience : "La tournée c’est toujours pareil et toujours différent donc là, ça va avoir un goût particulier, je dirais même un goût singulier plutôt".
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