"Je suis un chercheur d’émotions" : Garou revient avec un nouveau single "Upscene" et fait un tour de France

Pendant très longtemps, Garou a conquis le public en tant qu'interprète avec sa voix rocailleuse et si particulière. D'abord en tant que Quasimodo dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris (1998), ce qui lui a valu de nombreuses récompenses, même des records de vente, avec notamment la chanson : Belle. Puis avec une carrière solo dont le premier producteur fût René Angélil. Il est devenu l'un des chouchous des Français, un Forever Gentlemen aux côtés de Rock voisine et de Corneille. Un Enfoiré aussi, mais pour la bonne cause avec les Restos du Cœur.

Garou revient avec un nouveau single disponible sur YouTube : Upscene, avant un nouvel album, et est actuellement en tournée en France.

franceinfo : C'est la première fois que vous écrivez et composez.

Garou : Je l'ai fait quelques fois, mais à chaque fois, c'était vraiment parce que je demandais quelque chose et que cela n'arrivait à pas exactement comme je le voulais. Mais ce n'était pas une démarche de vouloir écrire. Et là, c'est vrai, c'est arrivé comme ça, un peu à cause de ma fille qui s'est mise à écrire des chansons. C'était bon. Ça m'a énervé un peu et je lui ai dit : on va faire une compétition !

Il y a un côté autobiographique dans cette chanson, une façon de vous raconter. Il y a un côté très féminin, alors est-ce que la plus grande maîtresse de Garou n'est pas la musique ?

Oui ! Et la scène ! On fait l'amour ! J'aime divertir les gens. J'aime être un showman. J'aime essayer plein de styles différents. Je fais beaucoup de reprises sur scène aussi et j'assume complètement tout ça. On m'a fait des commentaires dans le sens que je n'étais pas vraiment à niveau parce que je n'écrivais mes chansons, je n'étais pas un auteur-compositeur pointu et tout. J'en ai rien à faire. Moi, tout ce que je veux, c'est avoir les ingrédients pour faire mon numéro !

La première rencontre est avec Luc Plamondon. Il craque sur vous. Il vous auditionne pour autre chose et Richard Cocciante vient à ses côtés et vous devenez Quasimodo. A cette époque, personne ne voulait ce rôle, c'était le rôle le plus difficile à jouer, à incarner.

Tout le monde voulait être Quasimodo dans ‘Notre-Dame de Paris’ parce que c'était le rôle magique à jouer.

Garou

à franceinfo

Je n'ai presque jamais regardé les images. Ça me fait tout drôle, on dirait que c'est une autre vie. Et cet après-midi, j'ai regardé un petit bout sur YouTube. On dirait que je suis prêt à le regarder, mais je suis comme ça, je ne regarde pas dans le rétroviseur.

Ce qui est dingue parce que ce rôle va changer votre vie. Que représente-t-il ?

C'est fou parce que quand on me propose ça, au départ, c'est vraiment dans le but de voyager. Je n'ai jamais pensé, de ma vie, que je traverserais l'océan et pourtant, aujourd'hui, je vis dans l'avion. Et là, je me dis : c'est cool, je vais faire du théâtre à Paris. C'est exceptionnel. Jamais je n'aurais pensé que ça fasse un succès pareil. J'ai quand même attendu trois ans avant de faire mon premier album, alors que tout le monde me disait : "Mais tu es fou, tu ne profites pas de la situation !" Non, je suis dévoué à Quasimodo en ce moment, puis après, je verrai. J'ai toujours été comme ça.

Qu'est-ce que vous gardez vos parents ?

Justement, je redeviens très sédentaire. On le voit justement sur le clip de Upscene, c'est dans la forêt avec mes amis en train de faire de la musique. C'est ma vie actuelle. Je n'ai pas joué un personnage dans la vidéo. C'est vraiment ce que je fais maintenant, je suis revenu aux sources. Comme mon père me disait souvent quand je marchais avec lui dans la forêt : "Tu sais mon gars, les deux choses les plus vraies dans la vie, c'est la nature et la musique". C'est une phrase qui m'a frappée et j'en suis bien imprégné puisque j'ai vécu de musique, d'une folle vie pendant une vingtaine d'années et là, je suis beaucoup plus dans le retour à la terre.

J'ai du mal à imaginer des artistes qui ont été plus heureux que moi et qui ont fait vraiment ce qu'ils avaient envie de faire. J'ai du mal à imaginer parce que je me trouve très chanceux dans ce parcours-là et je ne l'ai jamais fait pour être au top. C'est plutôt l'inverse. Comme ça a démarré tellement fort, j'ai plus voulu lâcher la pédale d'accélérateur.

La musique représente quoi dans cette vie alors ?

La musique, c'est le partage de l'âme.

Garou

à franceinfo

C'est cette communication tellement intense de l'émotion. Déjà, je ne me considère pas comme un artiste. Un artiste, c'est lui qui a besoin d'exprimer les choses et qu'on parle de lui et qui parle de son univers, qui va exorciser certaines choses en faisant des chansons, puis en étant aimé. Moi, je ne cherche pas d'amour, j'en ai partout dans ma vie. Je n'ai pas besoin de monter sur une scène pour en avoir, mais j'ai envie d'en donner. Je partage avec beaucoup de gens parce que j'ai envie de comprendre plein de situations, de grandes émotions pour pouvoir les livrer sur scène après, pour donner des larmes aux gens, parce que je suis un chercheur d'émotions.

Du coup, quel est le déclic de la musique ?

C'est que mon père avait un groupe avec les frères de ma mère quand il avait 16 ans. J'ai trois ans quand je suis percuté par l'émotion devant mon papa en train de chanter devant toute la famille et toute la famille, avec des étoiles dans les yeux. Puis il y a une grande émotion qui se vit, donc c'est pas comme si on mettait la musique ou qu'on regardait la télé le 31 décembre. Non, non, on faisait de la musique. Il m'offre ma première guitare à trois ans, tellement, je suis fasciné par ça.

C'est quoi l'essentiel pour vous ?

C'est l'authenticité parce qu'on vit dans un monde de mensonges dans lequel on fait semblant de faire des choses, de s'entraider, de s'aimer. Il faut rester authentique, il ne faut pas faire les choses pour avoir l'air de faire les choses, il faut être vrai.

Garou sera ce 12 avril à Courbevoie, le 15 au Blanc-Mesnil, le 16 avril au Grand Rex à Paris, etc…