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Julien Doré : "Coco câline" aurait dû s'intituler "Mango marine", mais "ce n’était pas très sexy"

Toute cette semaine, Julien Doré est l’invité exceptionnel du monde d’Elodie. Un tête à tête en huit chansons. Aujourd’hui, les titres : "Le lac" et "Coco câline".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Julien Doré consacré "Artiste masculin de l'année" aux Victoires de la musique à Paris le 13 février 2015 (ARNAUD DUMONTIER / OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Cette semaine, l'auteur, compositeur, interprète et comédien Julien Doré est l'invité exceptionnel du Monde d'Elodie pour retracer son parcours d'artiste assez 'inclassable'. Il mélange tous les styles et comme il aime nous surprendre, on l'est avec son dernier album Aimée sorti en septembre 2020. En attendant la tournée, on parle des titres : Le lac et Coco câline.

franceinfo : En 2015 avec votre album Løve, vous allez être sacré artiste masculin de l'année. C'est vraiment le Graal. Que représente cette Victoire ?

Julien Doré : Un moment dont je me souviendrai toute ma vie. On est en tournée, donc le tour-bus est garé devant le Zénith de Paris où a lieu la cérémonie. J'ai absolument toute mon équipe, mes techniciens, mes musiciens autour de moi. Il y avait un des artistes avec qui j'étais nommé et il y avait 90% de chances que ce soit pour lui.

Et puis, vous savez comment ça se passe dans ce type de cérémonie, des informations vous parviennent au compte-gouttes. Ce qui me revient n'est pas bon du tout, on est plutôt en train de confirmer ce à quoi je m'attendais, c'est-à-dire que ce ne sera pas pour moi cette année. Je vais donc m'installer dans ce fauteuil pour l'annonce du résultat. Et mon nom sort. Mais à ce moment-là, je suis tellement persuadé que c'est pour l'autre artiste que je suis submergé d'émotions. Quand je revois les images, je vois vraiment le gars que je suis dans la vie.

Je n'oublierai jamais cette Victoires en 2015 parce que certes, il y a écrit 'Artiste masculin de l'année', ce qui est un titre remis à une personne, mais en fait, c'est une famille qui, ce soir-là, a gagné, tout simplement.

Julien Doré

à franceinfo

Comment vous vivez quand les lumières s'éteignent ?

C'est toujours particulier. Ça va mieux aujourd'hui parce que l'équilibre entre ma vie d'homme et d'artiste est plus sain, beaucoup plus joli à vivre. Donc je laisse retomber tout doucement les paillettes et les larmes aussi parce qu'il y en a. Et puis, je me plonge dans ma vie intime, ma vie privée pour à nouveau me nourrir de choses sublimes pour peut-être un jour pouvoir écrire. Ce sont des périodes assez étonnantes, on passe de la scène à danser, à courir à en descendre et à retirer cet habit.

On se retrouve à nouveau dans un moment ou peut-être quelque temps après, de nouvelles chansons viendront, mais sans savoir si on sera capable de réécrire. Je n'écris pas quand je suis en tournée, et quand l'histoire d'un disque s'arrête, il me faut un peu de temps pour tout doucement replonger dans une nouvelle histoire.

Vous avez composé votre quatrième album Esperluette dans un chalet dans les Alpes pour vous recentrer, vous emménagez aussi dans les Cévennes. Il y a ce premier single qui s'intitule Le lac et dans un clip incroyable, on voit Pamela Anderson. Le but du jeu, c'était de la sortir de cette notion de bimbo, de femme-objet ?

Ce que je souhaitais, c'était de pouvoir parler d'elle pour le combat qu'elle était en train de mener, et que je pouvais voir dans les médias, pour la cause animale.

Je me retrouvais dans la façon de parler de Pamela Anderson, dans son rapport à une conscience de la planète sur laquelle on vit.

Julien Doré

à franceinfo

Lorsque je la vois dans ces mêmes médias venir porter ces valeurs-là en France, à l'Assemblée nationale, pour le coup, je vois ces clichés. Je vois les députés l'accueillir avec des a priori, cette bêtise, cette misogynie, cette violence et là, je me dis que c'est d'autant plus intéressant. On va pouvoir peut-être ensemble porter les mêmes valeurs avec notre collaboration et en même temps dénoncer, de par sa présence dans mon clip, cette bêtise patriarcale et masculine que j'ai pu voir dans l'Assemblée nationale en France.

Avec vous, il y a toujours un deuxième effet 'Kiss cool' et on découvre Coco câline avec un panda qui évolue dans le clip sur une plage complètement artificielle créée pour l'occasion. Vous allez encore chercher un côté inattendu.

Il y a deux trucs que je n'ai jamais dit sur sa chanson et je vais vous les dire. Le premier est que ce clip ne devait pas du tout en être un. En fait, le clip a été écrit, mais n'a jamais été tourné. On s'est dit avec Brice : "On va faire une petite vidéo promo pour la chanson", ça nous arrive de temps en temps et on choisit le truc le plus nul au monde. Loin de Paris, on est dans un studio tout nul, on met un fond de tapisserie de plage avec deux plantes. Ce costume de panda, je me dis que ça peut être rigolo que je danse dedans, ça fera une petite vidéo rigolote. Et quand on a vu le résultat de ce plan-séquence, on s'est dits mais non, c'est ça notre clip !

Le clip de ‘Coco câline’ complètement taré ne devait pas être le clip.

Julien Doré

à franceinfo

Et le deuxième truc que je n'ai jamais dit, c'est que cette chanson que j’ai écrite, jusqu’au mixage, je chantais "Mango marine". J'adorais que ces deux lettres se répondent, le M-M et j'ai un papier que j'ai toujours, sur lequel je me suis dit que "Mango Marine", ce n'était pas très sexy. J'ai commencé à écrire "Coco praline" pour arriver à Coco câline, le choix final, et j'ai réenregistré la voix. Tous les gens qui connaissent cette chanson, entre sa création et juste avant que le disque ne sortent, savent que je chantais "Mango marine".

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