Juste un baiser de Julien Doré avec "Kiss me forever"
Toute cette semaine, Julien Doré est l’invité exceptionnel du monde d’Elodie. Un tête à tête en huit chansons. Aujourd’hui, un deuxième titre : "Kiss me forever".
On passe la semaine avec l'auteur, compositeur, interprète, musicien et acteur, Julien Doré pour revenir sur des moments et des titres marquants qui ont façonné son parcours. Quatorze ans se sont écoulés depuis sa victoire dans l'émission La Nouvelle Star sur M6. Depuis, le rythme des hits, clips, albums et même collaborations n'a cessé de s'accélérer avec pour seul objectif de se renouveler. Son dernier album Aimée, sorti en septembre 2020, en est un bel exemple tout comme la tournée qui arrive à grand pas.
franceinfo : Se renouveler, c'est l'une des facettes de votre personnalité ? D'être là où on ne vous attend pas.
Julien Doré : Quand, au fil des jolies années de passion musicale, des choses incroyables arrivent, un album qui se passe bien, une tournée incroyable à vivre, parfois des récompenses comme aux Victoires de la musique ou un disque de diamant, comme pour mon précédent album, le renouvellement passe par : garder sa liberté, surtout vis-à-vis de soi. On peut avoir tendance à s'enfermer malgré soi dans un cocon, qui est pour moi un poison, dans lequel on s'assoit confortablement, quelque chose d'un peu trop moelleux qui finit par sentir un peu la poussière. On finit par faire la même chose, dire la même chose, être la même chose et occuper un espace qui est celui, finalement, des oreilles de gens qui vous aiment bien 'de la même façon'. Ça me terrorise. C'est pour moi une façon de manquer de respect à la chance qui m'a été donnée il y a 14 ans, de vivre de ma passion.
Dans le renouvellement, il y a l'idée de rester libre et rester libre, ça ne veut pas dire être libre par rapport aux autres. Cela veut dire, être libre par rapport à soi. C'est vrai que c'est l'une de mes obsessions.
Julien Doréà franceinfo
Dès votre premier album, vous allez être adulé par le public et par une partie de la critique. Vous remportez d'ailleurs la Victoire de la musique du clip de l'année pour Les limites, mais aussi celle de l'album révélation. Comment avez-vous vécu cette ascension, cette notoriété, cette reconnaissance ?
C'était trop tôt pour le vivre intelligemment. J'étais encore, j'allais dire trop con, mais dans le sens que j'étais encore trop emporté par une perte de repères trop soudaine. Et effectivement, avoir le sentiment un peu trop vite que ce premier album, ces Victoires de la musique, m'avaient donné une légitimité, c'était trop tôt. Quand on est timide et très sensible, parfois, les informations qu'on renvoie ne sont pas vraiment celles-ci. C'est-à-dire que quand on est timide, on va renvoyer plutôt l'image de quelqu'un qui a confiance en lui. Quand on est très sensible, on va avoir plutôt l'impression de renvoyer quelque chose d'un peu je m'en foutiste, un peu c'est normal que je sois là, etc.. Et c'est terrible, de temps en temps, de revoir ces images. Pour les Victoires de la musique, je me connais bien et je sais que c'est parce que je suis perdu, très mal à l'aise. Je me sens profondément illégitime et dans un syndrome d'imposture, à ce moment-là. Et j'ai une attitude qui n'est pas celle, évidemment, que j'aurais aujourd'hui si je recevais un Prix comme celui-là. J'ai du mal à me reconnaître et en même temps, je trouve cela touchant. Finalement, c'est très sain d'avoir trouvé cette reconnaissance : 'anormale' pendant pas mal d'années, avant de finalement m'ouvrir et de me sentir mieux dans ce que j'étais en train de vivre.
Le 21 mars 2011 sort Bichon, votre deuxième album avec de belles et nouvelles collaborations : Arman Méliès, Dominique A, Philippe Katerine, Guillaume et Benjamin du groupe The Shoes. Vous allez chercher encore une fois des personnalités singulières, atypiques. Vous avez besoin de ça aussi ?
Oui. Ça a été aussi ma rencontre avec Françoise Hardy et la chanson BB baleine. Effectivement, c'est un deuxième album 'en rupture'. Là pour le coup, sur la pochette, je suis en énorme gros plan, une pochette très à l'ancienne. Dans le choix du titre de l'album, je décide de l'appeler Bichon car c'était un peu le surnom que des gens qui m'aimaient bien me donnaient à l'époque : 'mon bichon'. Tous ces choix se font au feeling. C'est un album que j'aime beaucoup parce qu'il y a ces collaborations sur l'écriture et la composition, mais il y a aussi beaucoup plus de chansons que j'écris et compose.
Dans cet album, il y a Kiss me forever. Que raconte cette chanson ? Que représente-t-elle ?
C'est une chanson issue de ma collaboration avec The Shoes. Elle est étonnante parce qu'elle a un côté, au moment où j'écoute la maquette, à la fois ‘tubesque’ et en même temps très organique avec cette guitare sèche qui joue un battement très simple et très entraînant. La production musicale qu'on a faite par-dessus est finalement assez simple, il n'y a pas trop de chichis, il n'y a pas trop de surproduction. Je pense que ce qui a aussi portée 'Kiss me forever', ça a été le clip.
‘Kiss me forever’ (‘Embrasse-moi pour toujours’) part d’un truc tout simple, et en même temps, de ce baiser commence une longue histoire
Julien Doréà franceinfo
Au travers de cette chanson dans la tournée, très vite, je prolonge la chorégraphie que j'ai créée pour ce clip, sur scène. Ces mouvements de bras synchronisés deviennent un gimmick que le public s'approprie. Et ça devient un moment complètement fou en concert. Ce clip prend vie dans des salles de spectacle.
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