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"La 5e saison", un nouveau single d’Ours comme un air frais et nouveau "qui viendrait nous réveiller"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteur, compositeur et chanteur Ours.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le chanteur Ours, fils cadet d'Alain Souchon, en 2007. (JOEL SAGET / AFP)

Ours, auteur, compositeur, interprète, fils cadet d'Alain Souchon et frère de Pierre Souchon sort un nouveau single mercredi 31 mars La 5e saison. Il faudra attendre le mois de juin pour se procurer l'album : Mitsouko. Longtemps caché, le temps de se faire son propre nom, Ours sort du bois en 2007 avec son album Mi et le titre Le cafard des fanfares. Un premier album qui marque les esprits suivi de El (2011) et Pops (2017). Ce qui donne quand on rassemble les trois titres : Miel Pops, un trait d'humour caractéristique de ce chanteur discret. Il connaît aussi un énorme succès avec le titre: 22 [se prononce Twenty two en anglais] avec Lily Allen (2009).

franceinfo : C'est quoi la cinquième saison?

Ours : La cinquième saison, c'est une saison que l'on ne connaît pas et que l'on attend. C'est ce vent frais, cet air nouveau que l'on attend pour rompre avec notre quotidien, le cycle un peu routinier de notre quotidien ou de nos histoires d'amour ou de notre travail. Chacun se l'approprie comme il le veut mais en tout cas, voilà, c'est cet air frais qu'on attend et cet air nouveau qui viendrait nous réveiller.

Moi, je sens vraiment qu'il y a eu un déclic...

Oui il y en a eu un. Ce qui s'est passé c'est que je suis devenu papa. Donc, c'est un gros déclic. Et j'ai fait cet album différemment avec un peu moins de temps pour faire de la musique. Cela a fait que j'étais moins centré sur mon travail, à gamberger, à ruminer, à réécrire les choses, à jeter, à raturer. Non, j'avais moins de temps et j'ai fait les choses plus spontanément. C'est peut-être ça le déclic !

Vous avez commencé en tant que graphiste et vous vous êtes tourné vers la musique tardivement. A 29 ans, vous sortez votre premier album. Comment avez-vous vécu le fait de garder ça en vous pendant tant d'années ?

Toutes ces années, ce sont les années où on apprend, on jette les titres et il fallait cette période-là pour arriver à un premier album. J'avais d'abord un groupe à Londres, j'étais batteur. De la batterie, on m'a dit: "Mais tu pourrais chanter, tu as quelque chose dans la voix" et donc j'ai osé chanter mais toujours un peu caché derrière la batterie. Et puis après, je suis rentré à Paris, j'avais un autre groupe. Il a fallu tout ce temps pour arriver à un premier album. Et un jour, j'ai fait cette sortie, ce coming-out, j'avais 29 ans mais j'ai commencé à écrire ces chansons, j'en avais 25.

Si je m'appelle Ours, c'est aussi parce que pendant longtemps, j'étais dans ma tanière à hiberner, je n'osais pas montrer ces chansons qui étaient imparfaites, qui étaient encore un peu trop timides

Ours

à franceinfo

Quand on connaît la précision des textes de votre père, Alain, c'est dur de porter ce nom de famille, Souchon ?

C'est un poids en effet. Je ne peux pas dire "dur" parce que ce serait déplacé, ça m'a aussi apporté beaucoup de choses. Ça m'a servi et desservi. Bien sûr que plein de gens sont venus me voir en concert aussi parce qu'ils voulaient voir comment était le fils du chanteur qu'ils adorent. Bien sûr que parfois, ça a pu m'aider. Mais oui, c'est un poids et en même temps, je ne veux pas contrarier ça. C'est mon père. On se ressemble forcément. On a les mêmes sensibilités puisqu'il m'a éduqué.

Je parle peut-être parfois comme lui, je m'assois sur une chaise comme lui et parfois, je dois écrire un peu comme lui, c'est comme ça. Je ne peux pas contrarier ça

Ours

à franceinfo

Il y a une vraie complicité entre vous qui a mis du temps, finalement, à se mettre en place définitivement comme une forme de pudeur que vous aviez conservée.

Oui. C'est vrai que plusieurs choses sont liées à ça. Mon père, déjà, n'a jamais voulu montrer sa vie privée et puis moi aussi, on m'a proposé beaucoup de choses depuis que j'ai sorti mon premier album, j'ai toujours refusé. J'avais besoin de ne pas être dans les pattes de mon père et de ne pas m'afficher à ses côtés. Et puis, au bout de dix ans, j'ai laissé tomber en me disant : "Allez, c'est bon, tu as passé dix ans à vouloir imposer le pseudo Ours sans jamais te montrer à côté de ton père. Maintenant, profite de cette belle filiation, c'est quand même beau. Je regretterais plus tard de ne pas avoir travaillé avec". Alors je n'ai pas hésité à travailler avec lui et à ne pas m'en cacher.

Avec cette pudeur que vous conservez, car vous vous protégez beaucoup, comment avez-vous vécu le carton plein de Lily Allen "22" ?

Ça m'a fait peur au début. J'ai adoré le faire, je me suis éclaté en studio et puis quand c'est sorti, ça m'a dépassé. Puis, très vite, ça m'a amusé, j'ai pris du recul. En fait, j'ai juste eu peur de changer de costume. Je suis vraiment fait de chansons à texte, collé à ma guitare avec mes petites histoires et d'un coup, c'était un morceau plus pop et je sais qu’Andy Warhol, disait: "On aura tous son quart d'heure". J'ai eu mon quart d'heure de Lily Allen et aujourd'hui ça m'amuse beaucoup de l'entendre encore à la radio et d'en parler.

Quels sont les thèmes que vous allez aborder dans ce nouvel album?

Il y a plein de thèmes, un peu éparpillés. Il y a le fait d'avoir passé les 40 ans et puis, j'ai perdu des amis aussi, tristement donc j'évoque un peu ça la perte de proches. Il y a des histoires d'amour, de couple, il y a un peu de tout.

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