Paul Personne revisite les tubes de ceux qui l’ont inspiré dans "Dédicaces (My Spéciales Personnelles Covers)"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 11 décembre 2023 : le guitariste et chanteur, Paul Personne. Il vient de publier deux albums qui s'intitulent : "Dédicaces (My Spéciales Personnelles Covers)", Volume 1 et 2.
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Paul Personne, guitariste et chanteur. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Paul Personne est guitariste et chanteur français estampillé blues et rock. C'est par la radio qu'il découvre la musique qu'il souhaite faire avec notamment le son d' Eddy Mitchell et de Johnny Hallyday. De là, il va tomber amoureux d'un instrument, la guitare. Il y aura des groupes de rock fondés dès ses années de lycée, mais c'est avec sa carrière solo qu'il va définitivement trouver son public et le son qui lui correspond. Il est électrique, il transpire celles et ceux qui vous ont inspiré.

Il vient de publier deux albums qui s'intitulent : Dédicaces (My Spéciales Personnelles Covers), Volume 1 et 2 dans lesquels il reprend des chansons d'artistes emblématiques.

franceinfo : Est-ce que ces deux albums comprenant 17 reprises d'artistes tels que Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ou encore Hubert-Félix Thiéfaine sont une déclaration d'amour, un immense merci que vous souhaitiez leur transmettre ?

Paul Personne : Un peu de ça. C'est très joliment dit. Pour un mec assez timide et introverti, jamais je n'aurais osé aller frapper à la porte de ces gens-là ou les appeler. Finalement, c'est la vie, ce sont les rencontres, le hasard qui ont fait qu'un jour toutes ces personnes m'ont dit : "Tiens, j'aimerais bien que tu viennes jouer avec moi ou on pourrait faire un concert ensemble. J'aimerais bien que tu mettes une guitare sur mon album". J'ai pris une guitare et ça a vraiment démarré comme ça, je suis tombé sur un petit 45 tours de Johnny que j'avais acheté quand j'avais 11 ans. Au-dessus, il y avait Je suis mordu, une reprise et ça a été un peu le déclic. J'ai joué le morceau à la guitare et je me suis dit : pourquoi pas ? Ça pourrait être marrant de faire ça, de leur filer un coup de chapeau à toutes ces personnes qui ont croisé ma route.

J'ai l'impression que ce projet vous a davantage permis de savoir qui vous étiez. Cette voix est différente de d'habitude, c'est-à-dire comme si vous l'aviez mise davantage en avant et que vous lui faisiez encore un peu plus confiance.

"Je ne suis pas fan de ma voix, mais il faut bien vivre avec !"

Paul Personne

à franceinfo

Je suis arrivé à un stade où je peux chanter untel ou unetelle et en fin de compte, ça reste moi qui chante une chanson. Ça, c'est peut-être quelque chose qui m'a plu à l'arrivée, de se dire que ces albums sortent et que quand on écoute, on ne se dit pas : " Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qu'il nous a faits ? Ça sonne comme certains de mes albums.

Votre père jouait de l'harmonica, il était ouvrier et vous a transmis cette envie de jouer ?

Oui et puis je ne peux pas passer sous silence, vous me branchez là-dessus, l'histoire du petit accordéon rouge pailleté.

Oui ! Remettons-nous dans le contexte. À un moment donné, ils ont essayé de vous refourguer un accordéon qui a fini dans les bras de votre sœur. Vous n'étiez pas très attiré par cet instrument.

C'est vrai qu'il y avait un côté très mélomane à la maison. Mes parents avaient plein de 78 tours avec leur musique à eux, Tino Rossi, etc. Et mon père, le dimanche jouait un peu d'harmonica, il savait jouer un petit peu d'accordéon aussi. Il s'est dit : "Tiens, le fiston, je vais le brancher sur le truc". Il voyait que je chantonnais, que je retenais assez facilement les mélodies. Alors voilà, le boulanger d'à côté du village vendait un petit accordéon et mon père l'a récupéré et me l'a mis dans les bras en me disant : " Tiens, vas-y !" Et moi, je me suis retrouvé empoté avec ce machin. Ma sœur l'a pris et en un quart d'heure, elle arrivait à jouer L'eau vive de Guy Béart. Moi, il a fallu que j'attende plus tard pour que j'aie vraiment ce déclic avec la batterie et la guitare.

Au départ, il y a eu effectivement le groupe Les Douglas et puis vous allez rencontrer Nicoletta. Vous reprenez Il est mort le soleil (1967). Elle a été très importante dans votre vie.

Nicoletta avec qui je n'ai pas joué. On n'a rien fait ensemble. Mais c'est vrai qu'un jour le facteur m'amène un télégramme et j'apprends que Nicoletta a apparemment écouté ce premier album et je suis invité dans l'émission, "La nouvelle affiche" à Paris, dans laquelle deux artistes vedettes invitaient des petits pas connus. Et la chance que j'ai eu ce jour-là, c'est qu'il y avait Babette Jones qui travaillait, à l'époque, chez Phonogram. Ils ont vu ma prestation et ont dit : " Il n'est pas mal ce petit mec" et c'est parti comme ça. J'ai été signé chez eux.

"Nicoletta a été un déclencheur de quelque chose, mais sans le savoir. Je ne sais même pas si je lui ai raconté cette histoire. Si ça se trouve, elle ne sait même pas qu'elle a été un élément charnière dans ma vie."

Paul Personne

à franceinfo

J'ai l'impression que la musique vous a toujours permis de rester "en vie".

C'est un super refuge. Je ne suis pas super bien dans mes pompes tous les jours quand je me lève, moi qui me suis toujours considéré comme un vieux loser et la musique a été un sauveur inimaginable. Je ne sais pas ce que j'aurais fait en dehors de la musique. Je pense que j'aurais pris peut-être un métier en dehors de tout. Peut-être un menuisier, luthier, quelque chose où on ne me voit pas, surtout pas sous les feux de la rampe. C'est quelque chose que j'ai un peu de mal à admettre aussi. Et c'est vrai que c'est vraiment une bouée de sauvetage pour moi.

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