"Une envie de chaque instant de faire rire les autres" : les chats de Philippe Geluck paradent sur les Champs-Elysées
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Philippe Geluck.
Son célèbre Chat est la star des Champs-Élysées, à Paris, depuis la fin du mois de mars : Philippe Geluck est à l'honneur dans la capitale. Vingt sculptures du personnage mythique sont exposées, avant de partir à Bordeaux, Caen et dans une dizaine de villes françaises et européennes.
franceinfo : Que représente cette exposition pour vous ?
Philippe Geluck : Qui aurait pu dire, quand j'ai inventé le Chat, le 3 mars 1983, que 38 ans plus tard, il y aurait cette exposition monumentale sur les Champs Élysées ? Le parcours n'a été jalonné que de joie, de partage, de rire, de fous rires, d'absurde, de poésie, que j'ai essayé de partager avec mes lecteurs et à travers mes dessins. Et puis, la sculpture est un jour arrivée dans ma vie et ça, c'est une autre aventure. Mais c'est sûr que ces 38 ans, c'est juste magique, parce que ça part d'un petit truc au crayon sur une feuille de papier. Et puis ça a abouti là où on a dit. Entre temps, c'est un boulot de tous les jours. C'est une envie de faire rire les autres de chaque instant. Et puis, c'est beaucoup d'émotion aussi.
Est-ce ce côté si humain du Chat qui lui donne une telle force ?
En fait, c'est quelque chose qui n'est pas du tout calculé au départ. Pourquoi les gens aiment le Chat ? Toutes générations confondues, toutes classes sociales confondues... Pourquoi il est si proche de nous ? Parce qu'il est nous, nous sommes lui. Parce qu'il est humain, parce qu'il est parfois un peu décevant, un peu lâche, un peu veule. Mais il est parfois intelligent et il est parfois crétin. C'est nous. Il est profondément humain et c'est peut-être ça qui touche.
Après quoi courez-vous ? Quelle est votre quête ?
Je me pose parfois la question. Je ne cours pas, mais je marche d'un bon pas. Je pense que je ne m'arrêterai jamais. Je pense que la plus belle mort qui puisse se concevoir pour un dessinateur, c'est celle de Tomi Ungerer, qui était un maître pour moi, grand dessinateur alsacien, qui est mort à près de 90 ans. On l'a retrouvé dans son lit avec le carnet de croquis dans la main gauche et un crayon dans la main droite. Il voulait faire un dessin et il est mort, c'est juste magnifique. Je ne suis pas boulimique, je ne veux pas devenir maître du monde, mais les idées jaillissent. Je prends un pied infini à les réaliser. Donc je ne sais pas, je ne m'arrêterai pas, jamais, je crois.
C'est la quête du bonheur, tout simplement ?
Du bonheur que je ressens et du bonheur que je peux apporter. Le Chat a un jour dit : "Le bonheur appartient à celui qui en donne aux autres."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.