Philippe Katerine : "Je pèserais des tonnes si je n’avais pas la musique pour m’exprimer"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Philippe Katerine, auteur-compositeur-interprète, réalisateur, écrivain et comédien césarisé, pour son nouvel album "Confessions".
Avec ce nouvel album Confessions, Philippe Katerine explique qu’avant de raconter des choses aux autres, il avait d’abord besoin de se dire des choses à lui-même : "Car une confession, on se parle à soi. Dans le confessionnal vous avez une grille qui sépare le confesseur du confessé".
La musique est rentrée tôt dans sa vie puisqu’il chante dans une chorale à l’église ou encore à l’école primaire : "J’adorais chanter. Ça a commencé comme ça". Enfant timide, c’est donc le chant qui libère Philippe Katerine, un peu. Il a des parents bienveillants et est élevé dans la tendresse : "Une enfance très protégée, tendre, plutôt très tendre, je grandis dans l’amour".
Aujourd’hui, je le constate : j’ai les bras ouverts, c’est parce qu’on m’a aimé, tout simplement.
Philippe Katerineà franceinfo
La musique lui apporte un équilibre : "Sans cela je serais lourd à porter. Je pèserais des tonnes si je n’avais pas la musique pour m’exprimer, ça vous soulage".
L’écriture de chansons lui apporte la légèreté et déjà à 15 ans, il écrit des chansons que personne n’écoute et raconte que ça lui fait du bien. En se projetant dans l’avenir il ajoute : "Et ça me fera certainement beaucoup de bien à 75 ans si j’ai la chance d’y arriver (…) C’est quelque chose que je ferai toute ma vie, qu’elles soient écoutées ou pas".
La bascule vers la notoriété s’opère en 2005 avec le titre Louxor, j’adore. Cette chanson a une place, une saveur particulière pour Philippe Katerine car il a conscience qu’elle a "servi à bien des moments dans la vie des gens, des mariages, des fêtes, des crémaillères (…) C’est important pour un chanteur, vous avez une chanson qui peut servir à plein d’occasions".
Un nouvel album qui parle aussi de l’absurde en politique
Avant de concevoir cet album, Philippe Katerine explique qu’à un moment donné, il a dû dénouer des nœuds psychologiques pour avancer, un mal nécessaire pour "passer à autre chose". Pas de cahier des charges au moment d’écrire Confessions mais un sujet politique qui s’impose de lui-même : "Ça vient comme ça, il n’y a pas de préméditation". Il raconte donc la genèse du premier titre BB panda. Fruit de deux évènements qui l’ont heurté : Brigitte Macron baptisant le bébé panda Yuan Meng au Zoo de Beauval "pour se rapprocher des Chinois et là, ça m’a paru tellement fou cet instrumentalisation de l’animal " ; et plus tard, le recadrage du président Emmanuel Macron d’un collégien l’ayant appelé Manu : "Tu m’appelles Monsieur le président de la République ou Monsieur. Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même, d’accord ? "
Au cinéma, on redevient enfant, vous avez des parents qui décident à votre place.
Philippe Katerineà franceinfo
Même timide, il ne résiste pas à l’appel du cinéma quand Thierry Jousse l'invite à jouer dans le film Je suis un no man’s land. Philippe Katerine explique qu’en tant que chanteur il prend les décisions mais que comme acteur, il se laisse porter : "On redevient enfant, vous avez des parents qui décident à votre place. Vous n’avez aucune responsabilité à prendre, en tous cas c’est comme cela que je le vis, j’apprécie l’alternance des deux, beaucoup".
Chanteur atypique, excentrique, ce comédien de talent (aussi) a reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2019 pour Le grand bain de Gilles Lellouche.
Philippe Katerine est en tournée dans toute la France à guichets fermés pour la majorité de ses concerts jusqu'à la fin de l'année (sauf Marseille le 13 décembre) et il reste encore des places pour ceux à partir du 15 janvier 2020.
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