"À la recherche du tombeau perdu" : Pierre Malinowski raconte comment il a retrouvé le corps d'un proche de Napoléon en Russie
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Pierre Malinowski, ancien militaire, ancien parlementaire au Parlement européen et président de la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes. Il publie "À la recherche du tombeau perdu" aux éditions du Cherche-Midi, le récit d’une incroyable expédition archéologique.
À la recherche du tombeau perdu relate l’épopée d’un aventurier des temps moderne qui se termine par une découverte aussi incroyable qu’inespérée finalement.
Pierre Malinowski, passionné d’archéologie, se met en tête de retrouver la sépulture du général Gudin, fidèle de Napoléon, mort au combat en 1812 à Smolensk en Russie. C’est chose faite le 10 juillet 2019 : 207 ans après sa disparition, ce général d’Empire va pouvoir rejoindre son souverain et ami aux Invalides. Un jour à jamais gravé dans la mémoire de Pierre Malinowski : "L’aboutissement d’une vie, en quelque sorte. Retrouver le corps d’un général d'1,70m au milieu de la Russie qui est le plus grand pays du monde et surtout d’un proche de Napoléon, c’était plus que gagner au Loto !"
Oui, je pense que c’est le plus beau jour de ma vie.
Pierre Malinowskià franceinfo
Pour comprendre ce chemin, il faut retourner dans l’enfance. Pierre Malinowski évoque au micro d’Elodie Suigo son grand-père, qui lui a transmis l’amour de l’Histoire et le respect pour ces hommes qui ont combattu pendant la guerre. À 5 ans, il voit son premier corps de soldat mort : son aïeul laboure les champs, suivi par son fils qui récupère les objets sur les cadavres qui sortent de terre. "Directement à 5 ans, j’ai compris l’importance de la Première Guerre mondiale et je me suis toujours dit : 'dans ma vie, je ferai ça. Dès que je pourrai, je retrouverai des corps de soldats morts pour la France.' Il reste 700 000 corps de soldats disparus entre le Nord et l’Alsace et pour moi ces soldats-là, on devrait pouvoir les réenterrer et les honorer."
L'armée, "ma vraie famille et une vraie éducation"
Pierre Malinowski s’engage à 17 ans et demi parce qu'il le dit lui-même, il a "un caractère spécial ". "Je n’ai jamais supporté les ordres sauf dans l’armée. Donc, Je suis rentré dans l’armée pour me cadrer et j’ai découvert l’importance de la discipline."
Son intérêt puis son amour pour la Russie vient de son père. Au cours de leurs échanges, il lui fait remarquer qu’il y a beaucoup de Russes qui ont combattu et sont morts sur le sol français. Pierre Malinowski décide donc de rechercher la dépouille d'un de ces soldats russes : "Pendant trois ans, je me suis mis à creuser avec ma petite pelle et je l’ai trouvée le 24 décembre 2016". Il est invité pour cette raison par le président de la République Emmanuel Macron au moment d’une visite officielle de Vladimir Poutine. Ce dernier l’encourage et lui donne son feu vert au projet un peu fou d’aller retrouver la dépouille du général Gudin sur le sol russe : "Il m’a pris pour un fou, il m’a dit : 'mais allez-y' !"
Pour préparer son projet sur la campagne napoléonienne, il repart faire du repérage en Russie durant six mois. Son objectif est de retrouver des fosses et c’est en regardant la liste de généraux disparus qu’il s’intéresse de plus près à ce général Gudin : "Je vois qu’il a une rue à Paris, qu’il est sur l’Arc de Triomphe et après je regarde sa biographie. Il était à l’école à Brienne avec Napoléon, son ami, mais vraiment son ami très proche. Je me suis dit : 'il faut le retrouver !' Gudin, on le retrouve au mois de juillet 2019 mais lui, c’est le premier général qu’on retrouve de l'Histoire de France, on n’a jamais retrouvé quelqu’un de ce grade-là, c’est le premier".
Ma motivation c’est de retrouver les soldats français dans le monde entier. J’irai chercher jusque sur la Lune s’il le faut pour les honorer. Ce que je veux c’est retrouver leurs familles, parce que lorsque vous leur dites : ’j’ai retrouvé votre arrière-arrière-grand-père vous n’imaginez pas l’émotion que c’est !
Pierre Malinowskià franceinfo
En attendant les funérailles du général Gudin, prévues aux Invalides le 5 mai 2021 en présence d’Emmanuel Macron mais aussi de Vladimir Poutine, le jour des 200 ans de la mort de Napoléon, Pierre Malinowski a de nombreuses recherches à poursuivre en Russie. Il a également le projet d’aller identifier en Autriche les parents d’Hitler, pour faire des analyses ADN avec les restes du Führer et prouver qu’il est bien mort le 30 avril 1945.
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