80 ans du Débarquement : la guerre en Ukraine au premier plan des commémorations

D'une guerre à l'autre, le conflit en Ukraine s'invite au premier plan des commémorations du Débarquement. Un moment qui ne sera pas suivi qu’en France, mais aussi ailleurs dans le monde, où l'absence de Vladimir Poutine pourra être notée.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des tombes illuminées au cimetière de guerre de Bayeux, le 5 juin 2024, dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire du débarquement allié de la Seconde Guerre mondiale en Normandie. (LOIC VENANCE / AFP)

En 2024, il n'est pas possible de se souvenir du sacrifice des alliés, de l'occupant allemand et de l'Europe meurtrie, sans faire de parallèle avec le combat que Kiev mène depuis plus de deux ans contre l'agresseur russe, avec l'aide occidentale. C'est très symbolique mais les guerres ont besoin de symbole. Il y a aujourd'hui, jeudi 6 juin, côte à côte à Omaha Beach, les 200 derniers vétérans du D-Day et le premier des résistants ukrainiens, Volodymyr Zelensky.

Rendez-vous diplomatique majeur

Rappelons qu'en 1944, l'Ukraine était l'une des républiques soviétique qui composait l'URSS, et que près de sept millions d'Ukrainiens ont perdu la vie au sein de l'Armée rouge. Avec l'invitation retirée aux représentants russes, la venue d'une vingtaine de chefs d'État, et des entretiens déjà programmés avec le président américain, cette séquence mémorielle se transforme - à la demande d'Emmanuel Macron - en rendez-vous diplomatique majeur, juste avant le G7 et le sommet sur la paix en Suisse.

Rien à voir donc avec les commémorations d'il y a dix ans : la Crimée venait d'être annexée par Moscou, Vladimir Poutine armait les séparatistes du Donbass et pourtant la question ne s'était pas posée. Le président russe avait été invité, encore vu comme un interlocuteur de bonne volonté. François Hollande et Angela Merkel lui avaient imposé une rencontre avec le président ukrainien de l'époque, Petro Porochenko. Cela n'avait rien donné, mais les dirigeants européens en avaient profité pour lancer la médiation du "format Normandie" dans le but d’endiguer le conflit... avec le résultat que l'on sait. À l’époque, les Américains étaient en dehors du jeu. Aujourd'hui c'est vers eux que se tournent les regards, alors que la perspective d'une possible réélection de Donald Trump en novembre est de mauvais augure pour l'engagement américain.

De nouveaux accords prévus

Le président Volodymyr Zelensky va demander à ses partenaires l'affichage d'un soutien sans faille. Des accords vont être signés à l'Élysée vendredi : 650 millions d'euros de prêts et de dons pour soutenir notamment les infrastructures énergétiques, largement détruites par les frappes russes. Les coupures d'électricité touchent désormais toute l'Ukraine pendant 3 h, 5h  voire 7 h par jour. Sur le plan militaire, Paris pourrait annoncer la formation d’une coalition de pays prêts à envoyer sur le terrain des instructeurs chargés de former les brigades ukrainiennes. Cette mesure, tout comme l'autorisation récente donnée à Kiev d'utiliser les armes occidentales en territoire russe, alimente la colère du Moscou. Mercredi soir, Vladimir Poutine a même menacé l'Occident de livrer lui-même du matériel à des pays tiers pour qu'ils puissent frapper les intérêts occidentaux sur leur sol.

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