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Aéronautique : la Chine veut se faire une place entre Airbus et Boeing

La Chine pourrait elle aussi devenir une puissance dans la construction aéronautique. Pékin mise pour cela sur son tout premier avion : le C919, autorisé à voler en Chine depuis l’année dernière.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un appareil C919 de la China Eastern Airlines sur l'aéroport de Shanghai (Chine) le 28 mai 2023 (DING TING / XINHUA)

Même si pour l'instant seul le marché chinois est concerné, le C919, à peine  arrivé, commence déjà à faire de l’ombre aux deux constructeurs historiques, Airbus et Boeing. Le constructeur américain notamment regarde le nouvel avion chinois avec pas mal d’inquiétude.

Ses craintes ont pris une dimension réelle cette semaine avec l’annonce d’un très gros contrat : 100 avions C919 commandés par la China Eastern Airlines, l’une des principales compagnies aériennes chinoises. Le contrat s’élève à 9,9 milliards de dollars, prix catalogue. Selon les chiffres officiels, le constructeur chinois, la COMAC, a reçu à ce jour 1 061 commandes confirmées ou d’intention. Le C919 est déjà en service quotidien sur la ligne entre Shanghai et Chengdu, dans le Sichuan. 

Si Boeing s’inquiète, c’est parce que la Chine est le premier marché d’exportation pour le fabricant  américain. Toutes ces commandes représentent clairement des parts de marché qui échappent à Boeing, alors que ses ventes en Chine se sont déjà taries depuis quelques années.

Les rapports de forces aéronautiques bouleversés

La menace n'est pas immédiate à l'échelle mondiale : le nouvel avion chinois n’a à ce jour pas été autorisé à voler en-dehors de la Chine, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Une seule compagnie étrangère, du Brunei, a pour le moment effectué une commande. Par ailleurs, le C919 est un avion monocouloir de taille moyenne, l’équivalent chez Boeing du 737 et de l’A320 pour Airbus. Ce n’est donc pas une concurrence pour les très gros porteurs des deux constructeurs historiques.

Mais cela risque tout de même de bouleverser les rapports de force. Si seul le marché chinois est concerné, c’est déjà beaucoup : la Chine devrait représenter à elle seule un cinquième des livraisons mondiales d’avions neufs au cours des 20 prochaines années.

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