Au Canada aussi, la multinationale américaine McKinsey fait scandale
Les trois partis d’opposition s’inquiètent de voir la place grandissante de McKinsey au sein des services publics. Les députés de l’opposition réclament donc au pouvoir en place tous les documents en lien avec ces contrats, de la première à la dernière ligne, en passant par les courriels et même les textos. Les premières ententes avec les consultants ont commencé il y a sept ans, mais la tendance s’accélère depuis deux ans. Au point que plusieurs contrats ont eu lieu sans appel d’offres. Parfois en doublant carrément le travail des fonctionnaires existants.
Plusieurs ministères sont concernés : les travaux publics, la défense, et surtout l’immigration. À lui seul, ce ministère concentre le quart des contrats accordés. Selon le témoignage de plusieurs fonctionnaires interrogés par Radio-Canada, les consultants prétendaient régler les problèmes qu’affrontent ces services administratifs particulièrement déficients.
Pas de résultat probant, au contraire
Difficile de leur donner raison : malgré la quinzaine de millions d’euros dépensés, les dossiers de près de deux millions de nouveaux arrivants sont toujours coincés dans les tuyaux de cette énorme machine administrative. Et côté douanes, un autre secteur prétendument aidé par McKinsey, la situation ne va pas mieux. Cet été, plusieurs aéroports au Canada ont presque été paralysés par une gestion désastreuse de l’arrivée et des départs des voyageurs.
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Derrière le cabinet McKinsey, on retrouve des noms de personnes proches du Premier ministre Justin Trudeau. Des conseillers qui collaboraient à son cabinet, tout en pointant à la multinationale. Et le cas le plus frappant, c’est celui qui a dirigé cette entreprise pendant 30 ans. À son départ en 2016, qu’a fait Dominic Barton ? Il s’est retrouvé ambassadeur du Canada en Chine. Une sorte de renvoi d’ascenseur diplomatique.
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