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Au Japon, l’industrie touristique fait de la résistance face à la géothermie

Utiliser la chaleur souterraine des zones volcaniques pour produire de l’électricité bas-carbone ? L’idée est séduisante, mais se heurte aux ambitions touristiques de l’archipel.
Article rédigé par franceinfo, Frédéric Says
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
De la vapeur d'eau s'élève au parc national de Hakone (Japon). (JOHN S LANDER / LIGHTROCKET via GETTYIMAGES)

Une énergie renouvelable, disponible 24 heures sur 24 et qui n'émet pas de CO2 : de la science-fiction ? Non, il s’agit de la géothermie. L'idée, c'est d'utiliser la chaleur et la vapeur sous terre, dans les zones volcaniques du Japon. Cette vapeur fait tourner des turbines, ce qui produit de l'électricité. Le Japon explore cette technologie.

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L'archipel, qui compte plus de cent volcans en activité, dispose du 3e potentiel au monde, après les États-Unis et l'Indonésie. Selon une étude citée par le journal The Economist, le pays pourrait ainsi couvrir 10% de ses besoins en énergie d'ici à 2050. Dit comme ça, ça a l'air simple. Évidemment, dans la pratique, ça l'est beaucoup moins. D'abord, parce que les professionnels du tourisme sont inquiets. Au Japon, tout un business – et toute une tradition – existent autour des bains publics, alimentés par ces sources chaudes naturelles. On appelle ces bains les "Onsen". Une activité incontournable pour les touristes ; une coutume immuable pour les habitants. 

Or, les quelque 3 000 hôtels qui profitent de cette manne ont assez peu envie de voir des turbines pousser juste à côté de leurs établissements – dédiés au repos et à la relaxation. Par ailleurs, 80% des zones concernées sont situées dans des parcs naturels. Il faudrait donc changer les réglementations, et surtout accepter que des usines viennent défigurer les paysages de forêts et de roche... 

La carte postale est moins belle


Voici une nouvelle illustration du dilemme qui touche nos gouvernants. Comment accélérer la transition, tout en préservant l'emploi et l'environnement ? Bien sûr, ce dilemme ne concerne pas seulement le Japon. Une polémique similaire a éclaté en France il y a quelques mois, à propos d’un méga-projet de panneaux photovoltaïques. En Gironde, l'installation de cet immense champ d'énergie solaire supposait de couper des arbres sur plusieurs centaines d'hectares. Tout cela pour alimenter en électricité près de 700 000 foyers chaque année. 

Autrement dit, davantage d'énergie renouvelable, mais moins de végétation et de biodiversité. On le voit, le débat de demain, ce n'est pas "pour ou contre l'écologie", mais plutôt "comment choisir la solution la moins mauvaise". Partout dans le monde, l'essor des énergies renouvelables promet donc des débats eux aussi… toujours renouvelés.

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