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Aux Etats-Unis, il est désormais interdit de fumer ou de vapoter avant 21 ans

La planète tourne, on se pose lundi aux Etats-Unis oĂą il est dĂ©sormais interdit de fumer ou de vapoter avant 21 ans. L’Institute of Medicine (IOM) estime dans un rapport que repousser l'âge de 18 Ă  21 ans permettrait d'Ă©viter environ 223 000 dĂ©cès prĂ©maturĂ©s. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un homme avec une vapoteuse. (THOMAS PONTILLON / FRANCE-INFO)

Avant Noël, aux États-Unis, il suffisait d’avoir 18 ans – comme en France – pour acheter un bon vieux paquet de cigarettes ou sa version électronique, la vapoteuse avec recharges saveur menthol ou barbe à papa. Aujourd’hui, il faut avoir 21 ans minimum. Cette loi, portée à la fois par les républicains et les démocrates, est une loi fédérale qui s’applique dans l'ensemble des 50 États, de l'Alaska à la Floride : jusqu’ici 20 États avaient adopté cette loi, pour la plupart cette année.

Le texte a été signé par Donald Trump, le président américain le 20 décembre. Tout le monde pensait que sa mise en application prendrait plusieurs mois.... Mais la Food and Drug Administration l'assure : la mesure a pris effet le jour même ! Depuis ce week-end, en réaction, les commentaires assassins de jeunes fumeurs qui ne comprennent pas ce changement fleurissent sur les réseaux sociaux.

Une nouvelle génération dépendante à la nicotine

Il y a urgence : la cigarette électronique a rendu toute une génération dépendante à la nicotine. Les chiffres explosent. D'après une étude du département de la santé américain, 27,5% des élèves de terminale disaient avoir vapoté dans les 30 derniers jours. En 2016, ils étaient seulement 11,3%. Le phénomène touche le lycée, mais aussi le collège... les autorités sanitaires parlent "d'épidémie" car le vapotage ne protège pas des maladies pulmonaires.

L'usage des produits du tabac chez les élèves du secondaire. (CDC)

On a beaucoup parlé de cette vague de décès liés au vapotage cet été aux Etats-Unis : 2 400 malades, 52 morts, victimes de mélanges très particuliers achetés au marché noir, des recharges au cannabis qui contenaient aussi de l'acétate de vitamine E, extrêmement nocive pour les poumons. Cette crise sanitaire a bien sûr accéléré la prise de conscience de la société et des politiques.

Comme une écrasante majorité de fumeurs quotidiens déclarent avoir commencé avant 19 ans, plus on retarde le moment où les jeunes commencent à fumer plus on leur donne une chance de prendre conscience des effets du tabac sur la santé... et donc de ne jamais commencer ! C'est le pari des autorités et de la FDA. "Les produits du tabac, y compris les cigarettes électroniques, ne devraient jamais être commercialisés, vendus ou utilisés par les enfants" dit Stephen Hahn, commissaire de la FDA.

En 2015, l’Institute of Medicine (IOM) estimait dans un rapport que repousser l'âge de 18 à 21 ans permettrait d'éviter environ 223 000 décès prématurés 

Un compromis pour éviter l'interdiction totale

Les grandes compagnies de tabac et les géants de la cigarette électronique ont soutenu cette loi, parce qu'il leur fallait trouver un compromis avec le gouvernement et, surtout, le convaincre de ne pas aller plus loin dans la réglementation. 

Cet automne, après le scandale des décès liés au vapotage, toute l'administration américaine, le président en tête, avait menacé d'interdire toutes les recharges aromatisées (celles qui ont un goût autre que le tabac) qui attirent les jeunes dans le piège du vapotage.

Trois États américains et plusieurs villes, dont New York, les ont déjà bannies. Le numéro un de la cigarette électronique aux Etats-Unis, Juul Labs, est même assigné en justice, accusé d'avoir vendu illégalement ses produits aux mineurs, utilisé des plateformes comme Facebook et Instagram pour en faire la promotion, et présenté une image déformée des risques entraînés par la consommation de ses produits.

Les fabricants tremblaient de voir l'interdiction s'imposer dans tout le pays, mais Donald Trump a reculé. La mesure, impopulaire, lui aurait fait perdre beaucoup trop de soutiens avant la présidentielle de novembre 2020.

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