Corée du Nord : Kim Jong Un à la tête d’un système de travail forcé institutionnalisé

Un nouveau rapport de l’ONU, basé sur des témoignages, dénonce une nouvelle fois une population tenue en esclavage par le régime coréen. Un système qui peut être associé à un crime contre l’humanité.
Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un rapport de L'ONU dénonce une population maintenue sous le joug du régime coréen. Ici, elle s'incline en hommage au défunt dirigeant nord-coréen Kim Il Sung à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort, à Pyongyang, le 8 juillet 2024. (KIM WON JIN / AFP)

Dans la gamme de l’insupportable, il semble que le régime de la Corée du Nord soit largement bien placé dans le triste peloton de tête de ce qui se fait de pire. Un rapport de l’ONU parle d’un système de travail forcé institutionnalisé et ce, à plusieurs niveaux. Les Coréens du Nord sont obligés de travailler dans des conditions intolérables, souvent dans des secteurs dangereux. Ils sont obligés de travailler sans  salaire, sans avoir le choix, sans protection, sans pouvoir partir, sans soins médicaux, sans congés, sans nourriture et sans abri.

Une liste de "sans" qui fait froid dans le dos et qui relève de l’esclavage, c’est-à-dire pouvant être qualifié de crime contre l’humanité par la communauté internationale. D’autant que nombre de ces Coréens sont souvent battus, traités comme des moins que rien, avec, pour les femmes, des risques de violences sexuelles. Le côté institutionnalisé vient du fait que vous êtes à la merci de l’État à tout moment de votre vie, que c’est l’État qui vous dit quoi faire et quoi penser ou vivre, c'est l'État qui vous nourrit ou pas, car on sait aussi que le régime organise des famines dans le pays.

183 témoignages

Ce constat au-delà de tout ce qu’on peut imaginer a pu être dressé grâce à des témoignages provenant directement de Corée, collectés par l’ONU depuis des années. Et ils sont peu nombreux. Le rapport s’appuie sur moins de 200 personnes qui ont pu échapper aux griffes du régime entre 2015 et 2023.

Ce nouveau rapport vient toutefois confirmer les rapports précédents fait sur le sujet. Il y a 10 ans déjà, une équipe d’enquêteurs avait documenté l’horreur, en expliquant l’inhumanité des lieux de détention. On se souvient aussi de ce Coréen, ancien détenu, qui, avec des dessins très naïfs, racontait le calvaire des prisonniers coréens. Il avait été publié en 2014 par la presse.

Vidéo publiée en 2020 par Human Rights Watch, basée sur des témoignages d'anciens détenus, dont le dessinateur lui-même.

L’ONU demande à la Corée du Nord d’arrêter l’esclavage de sa population, le travail forcé ainsi que le travail des enfants. On se doute que la Corée s’en moque mais ce n’est pas une raison pour se taire et passer sous silence l’horreur de la situation.

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