Corée du Sud : les fans pleurent Moonbin, star de la K-pop, mort à l’âge de 25 ans
Il avait 25 ans, quelques mèches de cheveux noirs tombant sur les yeux, un teint de cire éclairé d'un immuable sourire et un statut d'idole dans le coeur de centaines de milliers d'adolescents. Mercredi 19 avril au soir, Moonbin a été trouvé inconscient à son domicile dans le quartier chic de Gangnamm à Séoul par son manager. La piste du suicide est évoquée mais pas officiellement confirmée.
Enfant, Moobin avait été mannequin et acteur dans une série télé à succès. Depuis 2016 il chantait et dansait au côté de cinq autres garçons dans le boys band Astro, l'un des derniers phénomènes de la K-pop. Chorégraphie millimétrée, scénographie acidulée, le groupe a sorti trois albums, dont Baby.
Vu de France, on a peut-être du mal à mesurer l'onde de choc que sa mort a causé parmi ses fans en grande majorité des adolescents, mais cela dépasse de très loin la Corée du Sud. Le mot clé #moonbin a généré près de trois millions de tweets en coréen, en anglais, en espagnol, en indonésien, en thaï... et les réseaux sociaux sont inondés de vidéos souvenirs et d'hommage au jeune chanteur. À Séoul des fleurs et des messages ont été déposées devant les locaux de son label.
Une industrie aux méthodes inflexibles
Sa mort braque surtout les projecteurs sur l'univers impitoyable de la k-pop, vecteur d'influence mondiale mais surtout industrie lucrative aux méthodes inflexibles, dans laquelle les graines de stars sont recrutées dès l'âge de 12 ans, éloignées de leur famille pour être formées et entraînées plusieurs années avant même d'avoir la chance de présenter leur première chanson. C'est le parcours qu'avait suivi par Moon Bin.
Ensuite, derrière le glamour et les paillettes il y a l'obsession de l'excellence, le strict contrôle de l'image, l'exposition publique permanente. Mais comme l'écrit l'un des fans de Moonbin sur les réseaux sociaux, "ce sont toujours les gens qui sourient le plus qui souffrent le plus". Ces dernières années, plusieurs étoiles montantes de la K-pop se sont suicidées, dont deux chanteuses en l'espace d'un mois en 2019. L'une d'elles, Sulli, s'est donné la mort après avoir été harcelée par des internautes qui l'accusaient de ne pas porter de soutien-gorge.
Record de suicides en Corée du Sud
La K-pop n'est que le miroir grossissant d'une société où le culte de la performance et de la perfection, qui s'apprennent dès l'enfance, deviennent parfois trop lourds à porter. Le taux de suicide global est déjà très élevé : il y a en Corée deux fois plus de suicides qu'en France par exemple (26 pour 100 000 personnes).
Mais ce qui inquiète le ministère de la santé, c'est qu'ils sont nettement plus fréquents chez les jeunes d'une vingtaine d'années. C'est même le chiffre le plus élevé de tous les pays de l'Organisation européenne de coopération économique (OCDE). Le gouvernement a tenté quelques campagne de prévention après des disparitions qui ont ému le pays. Sans réussir à inverser la tendance.
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