Coronavirus : les quatre mots de l'année 2020 dans le monde
Savez-vous ce que veut dire : "anderhalvemetersamenleving" ? Aux Pays-Bas ce mot signifie : "une société où chacun se tient à un mètre et demi de distance".
Cette drôle d'année pleine de virus et de reconfinements a inspiré de nouveaux mots un peu partout dans le monde. Nous en avons choisi quatre :
"Knuffelcontact" en Belgique, le contact câlin
Chez les Belges, le mot de 2020 est un mot néerlandais, un mot valise : "knuffelcontact". Traduction : "contact câlin". Il désigne la personne, en dehors de votre famille, avec laquelle vous avez le droit d'abandonner toute distanciation sociale, celle que vous pouvez prendre dans vos bras, embrasser, chatouiller, caresser comme une grosse peluche. C'est le ministre de la Santé qui l'a employé le premier, début octobre, quand la Belgique a fait évoluer son concept de bulle sociale (l'ensemble des personnes que l'on est autorisé à fréquenter) pour la réduire à une seule personne. Sauf pour ceux qui vivent seuls : ils ont eux droit à deux "knuffelcontact".
Ce mot dit beaucoup en tout cas de notre besoin vital de contacts physiques, de ceux qui dopent notre endorphine et font baisser l'hormone du stress. Les Belges le trouveraient d'ailleurs très mignon, très réconfortant, même dans sa prononciation. Ce mot fait écho à un autre mot mis en valeur aux Pays-Bas cette année : "huidhonger", c’est-à-dire la "faim de la peau".
"Anderhalvemetersamenleving" aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, le mot de l'année élu par le dictionnaire Van Dale est "anderhalvemetersamenleving". Encore un mot valise (le néerlandais est parfait pour ça, il est possible d'accoler deux mots ensemble pour en créer un nouveau), ce qui veut dire "une société où chacun se tient à un mètre et demi de distance". C'est rationnel, c'est factuel !
"Mys" en Suède : l'expérience du bien-être
En suédois le mot "mys", qui existait avant la pandémie, est revenu en force. Il aest aussi court qu'intraduisible : le "mys", c'est cette sensation de chaleur et de bien-être qu’on éprouve quand on a mis ses grosses chaussettes de Noël ou qu'on s'entortille dans un plaid, quand on boit une tasse de thé bien chaud avec un chat qu'on gratouille sous le menton. C'est quand on se met au fond de son canapé, qu'on prend un bon bouquin et que les flammes crépitent dans la cheminée.
Ce mot est à lui tout seul un manuel de survie face à l'hiver scandinave et au coronavirus. Et c'est parfait pour votre réveillon du 31 !
"Iso fashion" en Australie
Le mot de l'année est un préfixe transformé en abréviation : "iso", comme dans isocèle ou isotherme et surtout comme dans "self-isolation", autrement dit "auto-confinement". Les Australiens le mettent à toutes les sauces : "iso cooking", c'est faire la cuisine à la maison, "iso fashion", "rester stylé même en quarantaine". Sans oublier "iso cut", ça c'est quand on se coupe les cheveux tout seul. Le mot ne dit pas si l'effet est réussi... ou pas !
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