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Crise énergétique : les craintes de la Suisse

La Suisse angoisse à l’idée de se retrouver sans courant cet hiver. Comme beaucoup de pays européens. Mais peut-être un peu plus que d’autres.

Article rédigé par franceinfo - Jérémie Lanche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La centrale nucléaire de Muehleberg (Suisse) le 10 décembre 2019 (CHRISTIAN BEUTLER / MAXPPP)

C’est paradoxal pour un pays dont 80 % de l’électricité consommée provient d’énergies renouvelables. On pourrait croire qu’avec ses nombreux barrages, la Suisse, ce château d’eau de l’Europe, ne devrait pas connaître de panne ce hiver. C’est tout le contraire : les barrages, cela fonctionne très bien de mai à octobre. Surtout avec la fonte des glaciers qui les remplit - autre paradoxe. Mais dès que l’hiver arrive, la production chute. Et la Suisse, qui n’a que quelques centrales nucléaires et très peu d’éolien et de solaire, devient dépendante de ses voisins pour trouver de l’électricité.

Problème : les centrales françaises, on le sait, sont à l’arrêt. Et l’Allemagne a besoin de son charbon pour compenser la perte du gaz russe. La Suisse n’étant en plus pas membre de l’UE, si la solidarité européenne devait jouer, le pays ne sera sans doute pas une priorité des 27.

Des alertes depuis déjà plusieurs mois

Il y a tout juste un an, le ministre de l’Économie et alors président de la Confédération, Guy Parmelin, prévenait déjà ses concitoyens qu’ils subiraient sans doute des pénuries de courant à moyen terme : "Si un jour le courant électrique se raréfiait, la Suisse dépendrait du soutien de tous les consommateurs d'électricité. La production des usines serait diminuée, les entreprises telles que les banques devraient réduire leur offre, les trains et les trams ne pourraient plus circuler, ou de manière restreinte."

La population oscille entre l’incrédulité et la préparation. Incrédulité quand un responsable conseille aux Suisses de faire des réserves de bûches et de bougies. Préparation quand les entreprises disent qu’elles sont prêtes à travailler la nuit pour ne pas surcharger le réseau. Ou quand on parle de renoncer aux illuminations de Noël. On note aussi une explosion des achats de groupes électrogènes. Achats pas toujours rationnels et qui pourraient pénaliser ceux qui risquent d’en avoir vraiment besoin, comme les hôpitaux.

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