Elections en Grèce : Mitsotakis rempile et offre à la droite l'un de ses meilleurs scores depuis près de 50 ans
Avec 157 députés sur 300, Kiriakos Mitsotakis va pouvoir gouverner sans compromis et sans alliance. Exactement ce qu'il souhaitait. C'est même pour ça qu'après le premier scrutin, le 21 mai, il avait réclamé un retour aux urnes : il n'avait alors pas eu la majorité absolue. Aujourd'hui, son parti, Nouvelle Démocratie, offre à la droite l'un de ses meilleurs scores depuis près de 50 ans.
Le naufrage d'un bateau de 700 migrants dans le Péloponnèse (il y a une dizaine de jours) n'a pas eu de conséquences, alors que Kiriakos Mitsotakis a pourtant pris la défense des garde-côtes, très critiqués pour la lenteur de leur réaction face à ce naufrage, l'un des plus meurtriers que la Grèce ait connus. Ça n'a pas du tout entamé son capital, pas plus d'ailleurs que le terrible accident de train en mars, dont le gouvernement a été tenu responsable. Dans les enquêtes d’opinion publiées juste après, Nouvelle Démocratie a toujours gardé ses 20 points d'avance sur la gauche, accusée elle d'avoir voulu instrumentaliser l'événement. La gauche d'Alexis Tsipras s'effondre d'ailleurs littéralement.
Les Grecs, eux, semblent en phase avec la politique migratoire "juste, mais stricte" vantée par leur Premier ministre qui, au printemps, a par exemple promis d'étendre le "mur anti-migrants" construit près de la Turquie.
La droite plus forte que jamais
Certaines voix d'ailleurs sont aussi allées vers l'extrême droite, et ça, c'est une surprise. Trois petits partis nationalistes et anti-migration font leur entrée au parlement, avec 13% des voix à eux trois. L'un d'entre eux, les "Spartiates", est même soutenu par un ancien haut responsable de la formation néo-nazie Aube dorée, qui purge actuellement une peine de 13 ans et demi de prison.
Pour son second mandat, Kiriakos Mitsotakis prévoit d'augmenter les salaires, d'embaucher dans les hôpitaux publics, de lutter contre les inégalités. Pendant son premier mandat, il a remis sur pied une économie convalescente, notamment grâce au tourisme, mais l'inflation et les bas salaires plombent le quotidien d'une grande partie de la population.
Grisé par sa large victoire, l'ancien étudiant d'Harvard qui a fait fortune dans la finance voit grand. À 55 ans, il veut désormais jouer un rôle important au sein de la droite européenne emmenée par l'Allemand Manfred Weber, l'un de ses amis. Parmi les 27 pays membres de l'union, 21 sont désormais dirigés par la droite.
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