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En Allemagne, le climat au coeur de la campagne

En Allemagne, le climat est au coeur de la campagne pour les élections fédérales du dimanche 26 septembre. De jeunes activistes sont en grève de la faim pour mettre - encore plus - la pression sur les candidats.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un greviste de la faim, militant pour la défense du climat, se fait prendre la tension, près du Parlement allemand, à Berlin (Allemagne), le 13 septembre 2021. (AFP)

Ils sont lycéens, étudiants, ils ont entre 18 et 27 ans, n'appartiennent à aucun parti et se présentent simplement comme "la dernière génération" à pouvoir agir face à la catastrophe climatique. Dans un camp improvisé sur la pelouse entre la chancellerie et le Bundestag (où siègent les députés), six d'entre eux ont commencé cette grève de la faim le 30 août dernier.

Ils ont deux revendications : débattre en public, le 23 septembre, avec les candidats à la succession d'Angela Merkel. Et obtenir du futur chancelier une convention citoyenne dont les propositions seraient contraignantes pour le gouvernement.


Deux d'entre eux ont été hospitalisés ce week-end, au 22e jour de leur action, les autres continuent.

Le climat, priorité pour tous les partis 

Et pourtant, l'environnement est présent dans tous les programmes : à l'exception du parti d'extrême-droite, l'AFD, tous font du climat leur priorité, bien plus qu'au précédent scrutin, en 2017. Entre temps il est vrai que l'Allemagne a connu des sécheresses historiques, et cet été, des inondations dramatiques (plus de 180 morts).

Les Verts guidés par Annalena Baerbock, qui feront très certainement partie de la prochaine coalition, promettent un coup d'accélérateur par rapport aux engagements actuels : une Allemagne sans charbon dès 2030. Ils proposent aussi de créer un ministère de la protection du climat qui aurait un droit de veto sur les autres ministères si leurs lois n'étaient pas conformes aux objectifs climatiques de l'accord de Paris.

Les deux poids-lourds du paysage politique, les conservateurs de la CDU et les sociaux-démocrates du SPD, affichent eux aussi des objectifs ambitieux, mais avec peu de propositions concrètes. Pour l'instant ils se contentent de suivre la Cour constitutionnelle qui a contraint le gouvernement allemand à s'engager pour la neutralité climatique d'ici 2045.

L'Allemagne, fausse bonne élève du climat ?

Cette année en Allemagne, selon les prévisions du groupe de réflexion sur l'énergie et le climat Agora Energiewende, les émissions de gaz à effet de serre devraient augmenter de 6% par rapport à l'an dernier, c'est la plus forte hausse depuis 30 ans. C'est vrai que la donne est biaisée parce qu'en 2020, la chute avait été impressionnante (- 40%) en raison de la baisse d'activité liée au coronavirus. Malgré tout cette trajectoire actuelle, si elle se maintient, ne permet pas de tenir les objectifs.

Les jeunes en grève de la faim, tout comme les "Fridays for future" qui ont massivement manifesté le vendredi pour le climat dénoncent une boussole politique aimantée par la croissance économique, au détriment du climat.

Difficile de dire si cette jeunesse va réussir à peser sur le débat : dans l'Allemagne vieillissante de 2021, les moins de 30 ans ne représentent que 15% de l’électorat. Ce sera en tout cas intéressant à oberver avant la présidentielle... en France de 2022.

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