En Italie, un bras de fer autour de l'installation d'un terminal gazier sur la côte méditerranéenne
Piombino est une jolie petite ville sur la côte méditerranéenne, un petit port de plaisance, de pêche et également un port industriel : c'est là qu'un regazéificateur (qui traite le gaz liquéfié) doit arriver dans les jours qui viennent. Il est parti le mois dernier de Singapour, où il a été acheté 330 millions d'euros.
En Italie, il y a déjà du gaz mais qui passe par les gazoducs. 40% venaient de Russie, c'est seulement 10% maintenant. Il y a encore un peu de charbon aussi. Avec le "Golar Tundra", ce terminal de regazéification, cinq milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié pourront être regazéifiés chaque année : cela représente 6,5% des besoins du pays.
Mais à Piombino, les habitants et les politiques locaux sont opposés à cette installation : depuis un an, ils descendent dans la rue et y seront de nouveau samedi après-midi, et ont multiplié les recours devant la justice. Ils estiment que le terminal va polluer, que le projet est allé trop vite et que la sécurité n'est pas assurée.
Le sujet est énergétique et environnemental, mais aussi politique
Le maire de Piombino est encarté chez Fratelli d'Italia (le parti de Giorgia Meloni) et ne veut plus répondre aux interviews en raison justement du "contexte délicat". Pas simple de s'opposer à la volonté de son propre parti. Car Giorgia Meloni est convaincue – comme son prédécesseur Mario Draghi – de l'intérêt premier du regazéificateur : la flexibilité. Le gaz peut venir des Émirats par exemple, mais aussi des Etats-Unis, de partout en fait puisqu’il est transporté par bateau.
Les associations de défense de l'environnement jouent leur carte : celle de la transition écologique. Legambiente, la Ligue pour l'environnement, s'alarme de voir le gouvernement foncer tête baissée vers les énergies fossiles. Car la volonté de Giorgia Meloni est de faire de l'Italie un hub, une plate-forme de distribution du gaz pour l'Europe. Auquel cas l'Italie va rester dépendante du gaz et ne se tournera pas vers les énergies renouvelables ou les économies d'énergie, selon la Ligue de l'environnement pour qui cette course aux fossiles va même appauvrir les Italiens.
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