Guerre en Ukraine : la multiplication d’attaques ukrainiennes sur des lieux stratégiques en Russie
Les attaques se multiplient. Un entrepôt de 2 700 mêtres carrés contenant des engrais a été ravagé à Ramenskoïe, dimanche 13 août. Deux jours avant, s'était un entrepôt qui était détruit à 50 kilomètres de Moscou. Jeudi 10, une explosion sur un site de production de matériel d'optique, étiait enregistrée, alors qu'un autre incendie intervenait, le même jour, dans un hangar de stockage près de la résidence officielle de Vladimir Poutine à Odintsovo. La liste est exhaustive, la veille, une structure militaire dans la ville de Georgiyevsk, une usine de batteries, était touchée... Depuis le début du mois, pas un jour sans que les médias russes ne reportent ces "incidents". Pas un jour sans que Twitter ou Telegram ne diffusent ces vidéos de bâtiments en proie à des incendies, ou secoués par de violentes explosions.
À chaque fois ou presque, la même rhétorique. On parle de "combustions spontanées", d'incidents techniques, d'erreurs dans la chaîne de sécurité, de temps en temps de sabotages. La plupart du temps, les thèses officielles évacuent la possibilité d'une attaque de drones ukrainiens alors que celles-ci se multiplient à travers le territoire russe. La plus spectaculaire de ces explosions a eu lieu, jeudi 10 août, dans l'usine de Serguiev Posad, au nord-est de Moscou : au moins 45 blessés ou disparus. Une explosion qui a eu lieu dans un entrepôt pyrotechnique, occupé en fait par une fabrique d'équipements d'optique de précision pour l'armée.
Un lieu stratégiquement important
Avec la mise en place des sanctions internationales, la Russie ne peut plus importer ce matériel d'optique. Elle manque de viseurs optiques et thermiques et doit donc les produire de façon massive. C'est ce qui se faisait sur ce site. Quelques jours avant l'explosion, les autorités militaires russes affirmaient d'ailleurs qu'elles avaient réussi à rattraper leur retard à équiper les tanks T 80 et T 90 en dispositifs optiques comme les appareils à vision nocturne. Ce lieu, important donc pour l'industrie militaire russe, avait déjà été la proie d'un incendie l'an dernier. Cette fois les autorités russes ont dit que des feux d’artifice qui avaient explosé accidentellement étaient à l'origine du sinistre.
Une thèse battue en brèche par les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux: on y voit une seule spectaculaire explosion et non une multitude, comme cela aurait été le cas si des fusées avaient explosé à la chaîne.
L'Ukraine, qui parallèlement a mené des attaques de drones la semaine dernière contre des bâtiments ministériels à Moscou, cherche ainsi à montrer que même avec des moyens limités, elle est capable de porter la guerre au cœur même du territoire russe. Kiev veut rendre le poids et le coût de la guerre de plus en plus lourd à supporter pour la Russie, véritable combat de David contre Goliath.
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