Guerre en Ukraine : le sang-froid à toute épreuve de Volodymyr Zelensky
La Russie a lancé une opération militaire sur l’Ukraine jeudi 24 février. Face au bellicisme de Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a toujours gardé son calme.
Certains observateurs parlent parfois de la "folie de Vladimir Poutine". Face à lui, Volodymyr Zelensky, propose toujours la même réponse : la sagesse Son "sang-froid" est salué depuis le début de cette crise par ses homologues, notamment Emmanuel Macron.
Zelensky a toujours essayé de rassurer sa population, de ne pas surenchérir au bellicisme de Poutine. Sa contre-attaque : rester calme. Tôt jeudi 24 février, il s'est adressé aux Ukrainiens dans une vidéo d'une minute sur Facebook :
"Pas de panique, a-t-il dit, nous allons vaincre". Le président croit en l’action collective, en l’unité des Européens et des Américains. Dans la nuit, il s’est entretenu avec les dirigeants américain, britannique et allemand. "Nous sommes en train de bâtir une coalition anti-Poutine, a-t-il déclaré, le monde doit contraindre la Russie à la paix."
Hier soir, il avait envoyé un message, non pas à Poutine, mais au peuple russe. Le seul qu'il pouvait encore touché. Fait rare, Zelensky avait alors parlé en russe et non en ukrainien, ce qui le rappelle à ses origines. Il est né en Ukraine en 1978, dans une ville russophone.
Un comédien devenu président
Zelensky n'était pas préparé à devenir président, et encore moins à une guerre. Lorsqu’il est élu en 2019. Il n'a ni expérience politique, ni connaissance militaire. Volodymyr Zelensky, 41 ans à l’époque, est comédien-humoriste. Il devient président presque par accident, inspiré par le rôle qu’il joue dans une série très célèbre en Ukraine : Serviteur du peuple. Il interprète un prof d’histoire, assez naïf, qui devient grâce à la campagne ses élèves chef de l’État ukrainien.
À cette époque, le succès de la série, ses apparitions sur les réseaux sociaux séduisent les Ukrainiens qui l’élisent – dans la vraie vie – président de la République avec 73,2% des voix. Il fait deux promesses : combattre la corruption et négocier la paix dans le Donbass.
Manque de crédibilité ?
Coincé entre le marteau américain et l’enclume russe, il s'est peu à peu renfermé sur lui-même. Même avant la crise, il avait commencé à restreindre son cercle. Au sein du gouvernement, il s’entoure par exemple de gens en qui il a confiance, surtout ceux de sa famille. Sa côte de popularité est descendue à 23%.
Son manque d’expérience militaire inquiète. D’après un récent sondage, 55% de la population estimait avant l'opération militaire russe qu’en cas d'attaque, il n'était pas l'homme qu'il fallait. Vladimir Poutine en a décidé autrement cette nuit et le "clown-Zelensky", comme il se définissait il y a quelques années, va vite devoir achever sa mue en chef de guerre.
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