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Syrie : Idlib, crise humanitaire, diplomatique, et militaire

Nous posons ce matin le doigt à Idlib au nord-ouest de la Syrie. Il s’agit de la dernière poche de résistance qui n’est pas encore complètement aux mains du régime de Bachar-el-Assad. Et dont le sort est à la fois un drame humanitaire et une catastrophe diplomatique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une famille de réfugiés syriens a trouvé un abri à 15 km ai nord-ouest d'Idlib, le 23 février 2020. (AREF TAMMAWI / AFP)

Imaginez simplement la moitié de la population de Paris sur les routes ! Imaginez qu’à 80% il s’agit de femmes et d’enfants ! Imaginez que c’est l’hiver, le vrai, avec la neige, des tentes de fortunes, et des bombardements aériens, des combats au sol, des enfants qui meurent de froid ! C’est ça, le drame des Syriens d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Et c’est avec "ça", ce drame humanitaire sans précédent, que jouent en ce moment trois hommes : le Syrien El Assad, le Turc Erdogan, et le Russe Poutine.   

Qu’est ce qui a conduit à cette nouvelle escalade ?

En octobre dernier, les Américains se retirent du nord de la Syrie. Les troupes de Bachar, appuyées par les Russes, foncent  pour reprendre ce dernier bastion de résistance et pilonnent Idlib dès le mois de décembre. Mais la Turquie envoie 7 000 soldats et arme quelques milices syriennes. L’objectif d’Ankara est d’empêcher la Syrie de s’approcher de sa frontière, et de contenir le flux de Syriens qui cherchent à entrer en Europe via la Turquie. La Turquie, qui a déjà plus de trois millions de réfugiés. Dans ce contexte explosif, tout le monde est figé : la Russie, maître du ciel syrien, est alliée de la Syrie et de la Turquie. Poutine hésite. Erdogan, lui, renforce son offensive militaire. Et puis, vendredi soir, une frappe de précision tue 33 soldats turcs à Idlib. Défaite cuisante pour Erdogan.

Du coup, Erdogan accentue la pression  

Erdogan n’a plus le choix, il lui faut un soutien occidental. Alors il menace la Grèce, et donc l’Europe, d’un afflux de migrants. En espérant qu’à Bruxelles, on ait peur. Et de l’autre en annonçant vouloir aller faire tomber le régime de Bachar-el-Assad. Ce que ni les Russes, ni les Américains, ni les Européens ne se sont résolus à faire, Erdogan se dit prêt à le mettre en oeuvre. Mais attention, Vladimir Poutine ne lâchera pas son allié. Pendant ce temps, presque un million de Syriens de la région d’Idlib fuient la guerre sans savoir où aller.  

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