Italie : inquiétude dans le camp de Giorgia Meloni avant des élections régionales dans les Abruzzes
Giorgia Meloni n’avait pas vu venir la défaite en Sardaigne. Les sondages d’opinion au plan national donnaient une telle avance à son parti que le rendez-vous d’il y a 15 jours semblait être une formalité. À tel point que la Première ministre y voyait plutôt l’occasion de réaffirmer la primauté de son mouvement, Fratelli d’Italia, au sein de la majorité face à la Ligue de Matteo Salvini. Jusqu’à quelques semaines de l’élection en Sardaigne, c’est entre partis de la coalition que se menait la bataille pour la désignation du candidat à la tête de la région. Giorgia Meloni a imposé un représentant de Fratelli d’Italia. La campagne, face la gauche unie, s’est faite en dernière minute. Résultat : un revers, pour quelques centaines de voix, mais un revers quand même.
La même chose risque donc de se reproduire dans les Abruzzes. C’est très serré à ce stade et une défaite de la coalition droite-extrême-droite serait encore plus marquante. D’abord parce que ce serait la deuxième d’affilée, ensuite parce que le candidat à la présidence de région est un vieux compagnon de route de la Première ministre. Cela créerait forcément de nouvelles turbulences dans la majorité.
Des résultats à relativiser avant les élections européennes
Est-ce que cela préfigure ce qui pourrait se passer aux Européennes ? A ce stade, on ne peut pas dire cela. Lors des élections européennes, on retrouvera une logique de vote national. Le parti de Giorgia Meloni, à près de 30% dans les intentions de vote, est loin devant. Les sociaux-démocrates, deuxième force politique en Italie, sont à moins de 20%. Et la gauche qui parvient à s’unir pour les scrutins locaux partira divisée pour les Européennes.
Et puis les enjeux ne sont pas les mêmes, on regardera les résultats de la droite radicale au plan européen et tout indique à ce stade qu’elle va gagner des sièges. Enfin, quelles que soient les turbulences, les trois partenaires de la majorité, Fratelli d’Italia, La Ligue et Forza Italia de feu Silvio Berlusconi savent que leur force réside dans le maintien de la coalition sur le long terme, ce qui est rare en Italie. C’est pour cela qu’il faut relativiser les résultats des régionales, surtout s’il y avait une défaite dans les Abruzzes. Mais ils interrompraient effectivement une séquence dans laquelle tout semblait réussir à Giorgia Meloni.
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