Italie : la découverte d'un radar non homologué remet en cause des milliers d'amendes

Des milliers d’amendes pour excès de vitesse pourraient être annulées en Italie, où la Cour de cassation vient de rendre une sentence qui fait trembler un certain nombre de communes.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Radar à la sortie du hameau de Porra a Vintimille en Italie, le 3 janvier 2024. (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)

Tout part du cas d’un automobiliste de Trévise, près de Venise. Il a écopé d’une amende pour un excès de vitesse qui n'a pas été remis en cause, même pas par l'intéressé. Pourtant il n’aura pas à payer son amende. Si le radar qui avait pris la mesure a été approuvé par le ministère des Transports, il n'est pas homologué : il manque un tampon technique, ce qui est obligatoire selon le code de la route. Le problème est qu’aucune institution ou entité précise n’est désignée.

C'est donc d'un vide juridique qu'a profité cet automobiliste. La grande question est de savoir combien de radars sont dans ce cas, parmi les 11 000 qui truffent le pays. En 2022, les 20 plus grandes villes du pays ont touché 75 millions d’euros grâce à eux. Et dans un pays pourtant mal classé en Europe pour la sécurité routière, les radars passent décidément une sale année en Italie.

Depuis cet hiver, un personnage mystérieux est devenu une star de la chronique, en particulier dans la presse locale, en détruisant régulièrement des appareils. Il s’appelle Fleximan. Est-ce un homme, un collectif ou des vandales isolés qui se cachent derrière ce surnom ? Personne ne sait, mais le dernier exemple en date s'est passé à Cantu, au nord de Milan.

Restriction de limitations

Fleximan est peut-être le ministre des Transports, pourrait-on plaisanter. Il est vrai que le ministre lui-même n’est pas un grand fan des radars. Il s’agit du leader d’extrême droite Matteo Salvini, qui oscille entre deux discours : la sécurité routière est une priorité mais arrêtons "d’emmerder" les automobilistes. Il est parti en guerre contre les maires, de gauche en particulier, qui mettent en place des rues à 30 kilomètres à l'heure dans leur cité. Il estime que certains élus n’utilisent ces radars que pour faire rentrer de l’argent.

Donc le ministre a fixé des règles. Bientôt on ne pourra plus installer de radard sur des portions de routes où la vitesse autorisée est réduite de 20 km/h par rapport à la règle générale, ce qui concerne notamment la limitation à 30 km/h en ville au lieu de 50 km/h. De plus, désormais, si vous prenez plusieurs amendes en une heure, vous n’en payez qu’une, certes majorée. Pendant ce temps, la ville de Bologne, qui est passée aux 30 km/h presque partout, a publié un bilan de cette expérience lancée en janvier : selon la mairie, les accidents ont diminué de 14% par rapport à l’année dernière.

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