Le feuilleton interminable du Brexit se poursuit
La bataille continue donc entre l’Europe et les Britanniques puisque les discussions devraient se poursuivre lundi à Bruxelles entre les négociateurs des deux camps.
Difficile de savoir s'il faut en rire ou en pleurer. On a l’impression d’être avec un enfant de six ans qui au moment de se coucher demande toujours deux minutes d’histoire en plus à ses parents pour retarder le moment de dormir. Quelle que soit l’issue, de toute façon, c’est un mauvais signal envoyé au reste du monde. Cela donne le sentiment que les Anglais qui voulaient quitter l’Europe ne le veulent pas vraiment. Et que les Européens qui prétendent être fermes sur leurs principes d’union sont prêts à tout pour garder les anglais. En résumé, c’est du perdant perdant.
Guerre d’usure entre les deux commissaires chargés de négocier
On va commencer peut-être par le négociateur anglais. il s’appelle David Frost. C’est un diplomate. Il a été le patron des Affaires européennes au Foreign office, le ministère anglais des Affaires étrangères. Il est passé par le privé et a défendu le whisky. C’est un homme rusé qui en a surpris plus d’un lorsqu’il s’est déclaré en faveur du Brexit. C'est la voix du Premier ministre Boris Johnson. Il paraît qu’il n’y a pas l’ombre d’une feuille de papier à cigarette entre les deux hommes.
Le Français Michel Barnier à la manœuvre
Michel Barnier, c’est un CV impressionnant. Il a été député, plusieurs fois ministre, deux fois commissaire européen avant de devenir négociateur en chef pour le Brexit. Négociateur, il l’a été dans des dossiers difficiles, notamment pour la libération d’otages français en 2004. Michel Barbier est Gaulliste. C’est un besogneux, un travailleur infatigable qui connaît parfaitement ses dossiers. Ses proches racontent souvent l’anecdote de la photo prise au début des négociations du Brexit. Un bureau avec d’un côté les anglais et une feuille de papier et de l’autre Michel Barnier avec devant lui une pile de dossiers. Il se définit lui-même comme étant un montagnard et qui dit montagnard dit pied sur terre, et tête dure.
Un accord en vue... ou pas
Il y a quelques mois on n'y pensait pas. Aujourd'hui, il y a des éléments qui pencherait vers le oui, parce que d'abord, quand on veut vraiment partir on ne négocie pas jusqu'au bout de la nuit. Ensuite car la situation a bien changé avec de nombreuses crises pour les Anglais, Brexit, Covid, crise économique. Le départ en novembre du conseiller spécial Brexit de Boris Johnson joue aussi, ainsi que la défaite de Trump, les Anglais ont perdu un allier. Enfin on dit souvent que Boris Johnson est surtout fidèle à lui-même et que la signature pourrait dépendre avant tout de son propre intérêt.
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