Le monde est à nous. Une exposition sur Alep au festival de Bayeux
La planète tourne et vendredi nous posons le doigt à Bayeux, dans le Calvados, en France, au Prix des Correspondants de guerre.
Tous les ans, la ville de Bayeux, en Normandie, se transforme en capitale du reportage de guerre. En plus de récompenser les meilleurs de l’année en radio, en télévision, en photo, en presse écrite, toute la ville se met au diapason des conflits qui secouent la planète.
Ainsi, on peut voir une exposition singulière, et très réussie. Deux journalistes, Cécile Hennion et Marie Sumala ont choisi de raconter le siège de la ville d’Alep, en Syrie, à travers un dispositif qui n’est ni frontal ni violent, mais au contraire, humain.
Le siège d'Alep vécu de l'intérieur
Cécile Hennion a écrit un livre magnifique, Le Fil de Nos Vies brisées chez Anne Carrière qui raconte à travers une quinzaine de témoignages ce qu’a été le siège de cette ville syrienne par les forces du régime. Et le quotidien des habitants qui sont restés jusqu’au bout, certains se battant, d’autres soignant les blessés, ou simplement refusant de quitter les lieux.
Un exemple. À l’entrée de cette exposition, on trouve une maquette d’une ville. Elle est faite en papier, en aluminium, en chiffon. Elle a été fabriquée par un un gamin de 11 ans, en 2013. Il s’appelle Mohammed Kteish. Sa ville idéale est faite de larges avenues, d’un hôpital flambant neuf, d’une mosquée et d’une église, d’un stade de foot et d’un zoo, de voitures familiales ou sportives.
Cette maquette, Mohammed l’a faite à Alep, pendant le siège, au milieu des bombes, des tirs, des morts et des blessés. Tout simplement parce que c’était un moyen de vivre, de rêver, de ne pas céder de terrain à l’avenir.
Des enfants de Bayeux invités à échanger
Toute la semaine, des enfants de Bayeux et des environs ont étés invités à venir voir cette maquette, à lire des extraits du livre de Cécile Hennion, à tenter de comprendre les enjeux de cette guerre et de ce siège, dans le regard de ce garçon. Ils ont fabriqué, avec les mêmes matériaux, leur maquette d’une ville idéale, tout en essayant d’imaginer à quoi peut ressembler le quotidien d’un enfant de 11 ans dans une ville assiégée et ravagée par les bombes lancées par des hélicoptères.
Ces enfants de Bayeux vont montrer vendredi 11 octobre par Skype à ce même Mohammed, qui est aujourd’hui un adolescent réfugié dehors de Syrie, le résultat de leurs travaux. Comprendre que la résistance à la guerre, à la violence, passe souvent par des rêves, des mots, des dessins, des images, et parfois, donc, une simple maquette en papier.
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