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Le port de Naples en Italie fait la chasse aux "super-yachts", Bernard Arnault en fait les frais

Le port de Naples, en Italie, fait la chasse aux bateaux des milliardaires, trop gros pour accoster. Être super riche, posséder un super-yacht... ça peut parfois être super frustrant !
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"Le Symphony", le yacht de Bernard Arnault. (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

Vous connaissez le Symphony ? C'est le bateau de Bernard Arnault, le patron de LVMH : 101m de long (l'équivalent d'un terrain de football), six ponts, un ascenseur, une piscine à fond transparent, un practice de golf, un cinéma en plein air et une piste pour hélicoptère... Capacité : 16 invités, 28 membres d'équipage. 

Samedi 24 juin, ce mastodonte demande à entrer dans le port et à accoster sur la jetée réservée aux VIP, la Mergellina, comme il le fait régulièrement. Mais cette fois, c'est la claque. Les autorités portuaires refusent. Trop long, trop large, trop compliqué. Et en plus, dans une marina déjà saturée il aurait pris quatre places à lui tout seul. En bref, le Symphony est prié de faire demi-tour.

Pas de bateaux de plus de 75 mètres 

Cette année, le règlement a changé. À Naples, les bateaux de plus de 75 mètres ne sont plus les bienvenus, c'est une question de sécurité. Les hydrofoils qui font la liaison vers les îles Éoliennes pour le grand public partent aussi du quai de Mergellina. Si un yacht géant gêne leur visibilité, ils risquent la collision.

Un autre milliardaire a vécu la même mésaventure, Barry Diller, mari de la créatrice Diane von Fürstenber. Son trois-mâts, Eos, l'un des plus grands voiliers privés du monde, a lui aussi été refusé.

Pourtant ce réglement ne fait pas l'unanimité. Car pendant 20 ans, ça n'avait jamais posé de problèmes. L'un des administrateurs de la jetée Mergellina s'inquiète des répercussions économiques. Il est interrogé par le Corriere del mezzogiorno : "Les occupants de ces yachts arrivent en avion privé, ils ont besoin de services... rien que cette année, se priver d'eux nous fera perdre 50 à 100 000 euros par jour. Sur une saison, plusieurs millions". Or Naples a besoin de leur argent, de leur notoriété et de leurs litres de carburant. 

"Le tourisme est notre pétrole", dit Massimo Luise. L'expression peut sembler mal choisie. Il est vrai que le monde de la plaisance de luxe n'a pas encore fait sa transition énergétique. En témoigne l'enquête du site Yacht CO₂ tracker sur la surconsommation en diesel du Symphony, dont le budget représente 7500 fois celui d'un Français moyen au mois de septembre dernier.

Une capitale régionale qui a besoin d'un port à la hauteur

Loin de ces considérations environnementales, l'histoire du port de Naples est même devenue un sujet politique. Le port de Naples paie l'inertie des pouvoirs publics, l'absence d'investissements et de modernisation, ce que dénonce le représentant de Forza Italia en Campanie. "On n'a toujours pas pas compris que Naples est une capitale régionale et qu'à ce titre elle mérite un port à la hauteur", explique Fulvio Martusciello. Les milliardaires qui se plaignent ce n'est pas bon pour notre image. Ces bateaux ne peuvent pas nous préférer Capri, Malte, l'Espagne ou la France." C'est aussi une question de fierté.

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