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Le pape nomme une femme, soeur Raffaella Petrini, secrétaire générale du Vatican

Le nouveau secrétaire général du Vatican est une femme. Une religieuse italienne a été nommée  jeudi 4 novembre par le Pape. Une première pour un poste aussi stratégique.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le pape François (à gauche) salue soeur Raffaella Petrini (à droite) sur le site vaticannews.va. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Cette fonction de secrétaire général du Vatican a jusqu'à présent toujours été réservée à un évêque. Désormais, place à soeur Raffaella Petrini, une Italienne de 52 ans, à la fois femmme de Dieu, économiste, doctorante en sciences politiques et parfaitement anglophone.

Secrétaire générale, ça veut dire qu'elle va superviser les les musées du Vatican, la poste, la police, et plus globalement toutes les opérations administratives.

Une série de nominations

Au Vatican, institution éminemment masculine, la féminisation de la hiérarchie est une réalité. Le pape François souhaite favoriser une plus grande égalité des sexes dans l'Eglise. Il a dit d'ailleurs à plusieurs reprises qu'il souhaitait que les femmes jouent un rôle plus important. L'an dernier, une femme est ainsi devenue l'équivalent de ministre des Affaires étrangères du Vatican. Cette année aussi les nominations se sont succédé. En février, une religieuse (une Française, Nathalie Becquart), a été nommée sous-secrétaire du synode des évêques. Très stratégique : le synode des évêques est l'organe qui étudie les grandes questions de doctrine.

Cet été, le pape a aussi propulsé une Italienne à un poste de "numéro 2" du Vatican, secrétaire du dicastère pour le développement humain (il s'agit de piloter les services du Saint-Siège sur la question des migrants, de l’économie et de l’écologie).

22% des salariés du Vatican sont des femmes

Aujourd'hui, six femmes occupent des postes de haute responsabilité jusqu’alors réservés à des évêques. Evidemment elles restent très minoritaires mais des verrous sautent les uns après les autres. Six femmes choisies parce qu'elles sont femmes, et pour leurs compétences : ce mouvement de féminisation va de pair avec une volonté de professionnaliser la Curie romaine.

En janvier, le pape a aussi fait modifier la loi pour permettre aux femmes d'être lectrices lors des liturgies, serveuses d'autel et distributrices de communion. Là encore des postes jusqu'ici exclusivement réservés aux hommes. Le message est assez explicite.

D’après l’association Femmes au Vatican, les femmes représentent aujourd'hui 22% des employés du Vatican, soit environ 1 000 personnes sur les 4 500 salariés au service du pape. Même si, comme partout, les assistantes sont plus nombreuses que les directrices. Et que les inégalités et discriminations persistent.

Pas de femmes prêtres

Pour autant, on est loin de voir des femmes prêtres. En 2016, le pape a créé une commission chargée d'étudier l'histoire des femmes diacres au cours des premières années de l'Eglise catholique, dans une démarche qui aurait éventuellement pu ouvrir la voie à l'accession des femmes à ce rôle aujourd'hui, en tout cas c'est ce qu'espèrent les réformateurs du Vatican.

Mais les conclusions de cette commission n'ont pas été jugées à la hauteur des attentes. Le pape en a nommé une autre l'an dernier et on n'a pas beaucoup avancé sur cette question qui suscite de nombreuses réticences, à l'intérieur comme à l'extérieur du Vatican. Si le Saint-Siège n'est pas encore féministe, il veut en tout veut cas prouver qu'il n'est plus misogyne.

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