Otan : l'alliance militaire ne cesse de se muscler depuis l'invasion de l'Ukraine

La guerre en Ukraine a réveillé cette institution qui fête son 75e lors du sommet de Washington. Près de 100 000 soldats sont en ce moment stationnés sur le flanc oriental.
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les dirigeants occidentaux lors du 75e anniversaire de l'alliance de l'OTAN à Washington, D.C, le 9 juillet 2024. (JAVAD PARSA / NTB)

Les 32 pays membres de l’Otan se réunissent à partir de mercredi 10 juillet à Washington. L'organisation fête ses 75 ans. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron disait de l'Otan que l'alliance était en "état de mort cérébrale". Donald Trump la qualifiait d’obsolète, mais la guerre en Ukraine a tout fait changer.  C’est une des plus vieilles alliances militaires du monde. C’est même la seule qui reste de l’époque de la guerre froide, après l’implosion de l’URSS, pourtant l’Otan avait progressivement réduit ses activités. 

En 2014, l’invasion de la Crimée par la Russie a réveillé la vieille institution. Un premier signal d’alerte. Et, en 2022, l’invasion de l’Ukraine a marqué une vraie bascule avec la reprise de la course à l’armement, aux nouveaux bataillons. Que ce soit de l’Arctique à la mer Noire, sur son flanc oriental, face à la Russie, l’Otan n'a cessé depuis de se muscler. Près de 100 000 soldats sont en ce moment stationnés le long de cette frontière virtuelle. C’est certes trois fois moins que dans les heures les plus sombres de la guerre froide, mais ce chiffre ne cesse d’augmenter. 

La construction de nouvelles bases 

Deux nouveaux pays, la Finlande et la Suède, ont également grossi ses rangs.Deux adhésions dont on a beaucoup parlé, même si la montée en puissance de l'Otan ces deux dernières années s'est plutôt faite sans qu'on s'en rende compte. La construction de nouvelles bases  un peu partout dans le monde doit permettre de pré-positionner des hommes et du matériel en permanence pour pouvoir aller plus vite. C'est le cas en Roumanie, devenue l'un des principaux pivots de l'Alliance dans la guerre en Ukraine. Les États baltes, la Pologne et la Finlande se montrent les plus inquiets , ils craignent une invasion terrestre et envisagent la construction de bunker le long de leurs frontières. La mer Baltique devient plus stratégique que jamais.

La Russie est le seul de ses 10 pays riverains à ne pas faire partie de l'Otan. L'alliance y multiplie désormais les exercices. Du coup, on sort les bateaux, les avions, on simule des scénarios. Un immense théâtre qui sert à montrer les muscles, à montrer à Moscou ce que l’Otan peut faire. Parce qu'au sein de l'Otan, les états-majors en sont sûrs : la Russie ne s'arrêtera pas là ! 

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