Paris 2024 : que pense la presse étrangère de la cérémonie de clôture et de l'organisation des JO ?

La soirée de dimanche n'a pas suscité les mêmes polémiques que le spectacle d'ouverture sur la Seine.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le golden voyager ( au centre), l'un des personnages de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024. (LP/ OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Cette fois, pas de polémique... Mais pas non plus d'enthousiasme démesuré. "C'était créatif, profondément symbolique et très français", dit poliment le Los Angeles Times concernant la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024, dimanche 11 août 2024. La plupart des médias étrangers ont pourtant suivi minute par minute les trois heures de cérémonie, qualifiée tour à tour de "classique" et "un peu sombre". Tous ont été intrigués par le golden voyager, ce personnage scintillant et doré sorti d'un scénario de science-fiction, mais ont à vrai dire été bien plus intéressés par les péripéties de Tom Cruise, entre descente en rappel du toit du Stade de France, course à moto, et saut en parachute pour aller porter le drapeau jusqu'à Hollywood. "Beaucoup de futurisme mais peu d'émotion" voilà le résumé du quotidien espagnol la Vanguardia, qui évoque par ailleurs "un interminable hommage aux athlètes et aux bénévoles"... Conclusion : le job est fait mais "ça ne marquera pas les esprits".

Au-delà de cette cérémonie de clôture, qui suscite des réactions mitigées, il est difficile de trouver des critiques sur l'ensemble des Jeux. Le monde entier en effet salue une organisation irréprochable, des décors exceptionnels, une symbiose rare entre le sport, l’histoire et la culture. “C’est bon, Paris, on a compris que tu étais à tomber par terre”, ironisait The Times la semaine dernière. Et que dire de la ferveur de ce public ! Réputés pour leur snobisme, les Français ont appris à se détendre écrit le Wall Street Journal. C'est la plus grande surprise de ces Jeux. Dans ce moment de joie et d’unité on s'est même rendu compte, que la police française pouvait être sympa, une remarque étonnée du quotidien suisse le Temps, stupéfait d'avoir vu des policiers se prendre en selfie avec des spectateurs et entendu des acclamations pour la Brav-M, la sulfureuse brigade motorisée, très critiquée, on le sait, dans la répression des manifestations contre la réforme des retraites. En un mot, pour El Pais, ces JO sont un enchantement, en lice pour le titre honorifique des meilleurs Jeux de l'histoire. Parmi tous les records de ces deux dernières semaines, nombreux sont les journaux qui retiennent aussi le nombre historique de demandes en mariage parmi les athlètes. 

Un enthousiasme souvent de courte durée 

Sauf qu'après la fête, ce sera le retour à la gueule de bois pour les Français. C'est ce que souligne le Washington POST qui rappelle que l'excitation et l'enthousiasme générés par les événements sportifs mondiaux ont tendance à être "très intenses... mais très courts". Certes depuis 15 jours "la politique a disparu", même l'extrême droite s'est largement tenue à l'écart du débat sur le caractère offensant d'une soit-disant référence à la "Cène" lors de la cérémonie d'ouverture mais les divisions politiques vont revenir.

La France est arrivée aux Jeux ébranlée par une élection législative qui a abouti à une impasse politique, écrit de son côté le New York Times. Elle en sort sans avoir résolu ces problèmes. Attention au retour de bâton. Souvenez-vous de la victoire en Coupe du monde de football en 2018. Quelques mois plus tard, l'euphorie a cédé sa place au mouvement des "gilets jaunes". Cette année encore la trêve risque d'être de courte durée.

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