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Twitter contre Trump : 1-0 pour le réseau

Mercredi matin, nous apprenions que pour la première fois, le réseau social Twitter avait alerté sur deux messages de Donald Trump : une grande première, pour signaler que le contenu des messages était douteux. Mais en fait ce nouvel épisode cache une plus longue histoire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 3min
La guerre est déclarée entre le président américain et le réseau social Twitter, le 27 mai 2020. (OLIVIER DOULIERY / AFP)

Quand il s’est réveillé, mercredi 27 mai, Donald Trump a menacé de fermer certains réseaux sociaux. Autant dire qu’il n’a pas aimé que Twitter, qu’il utilise à longueur de journée, mette en garde sur la véracité de ses messages. Un affront, pour un président qui relaie régulièrement des messages douteux, mais qui en a fait une arme politique.

C’est une explication du journaliste Guillaume Auda qui a permis d’y voir plus clair de notre côté de l’Atlantique. Depuis des semaines, le président américain relaie sur Twitter une histoire sordide et fausse, une théorie complotiste, pour se venger d’un ancien ami devenu un de ses critiques. Le présentateur de la matinale de NBC, Joe Scarborough, ancien élu républicain du congrès.

Le bras de fer remonte à 2001 et la mort d’une femme de 28 ans

Laurie Klausutis était l’assistante parlementaire de cet élu, à qui elle était mariée. Elle a eu un accident cardiaque dans son bureau. Sa tête a heurté un meuble, elle en est morte : l’enquête est formelle, c’est accidentel. Le député, lui, devient journaliste, et présente en ce moment une émission où il critique régulièrement le président américain.

Depuis quelques semaines, Donald Trump relaie sur Twitter une autre histoire : il pose des questions : est-ce que cette femme est vraiment morte d’un accident ? Ou est-ce une histoire de cœur, une liaison qui a mal tourné ? Un assassinat ? Il vise Joe Scarborough, qui, tous les matins, dénonce la gestion de la crise du coronavirus par Donald Trump. Sauf que le veuf de Laurie Klausutis voit rouge. Il ne supporte pas que le président salisse la mémoire de sa femme avec une histoire fausse et instrumentalisée. Il interpelle le patron de Twitter, Jack Dorsey, et lui demande de fermer le compte du président. C'est relayé par l’ancien élu devenu journaliste, et par le New York Times

Sauf qu’il s’agit du président américain, Twitter n’intervient pas et le laisse déverser sa thèse

Twitter se fend d'un seul communiqué, pour dire que la firme est "profondément désolée" par les messages du président. Mais les tweets ne sont pas supprimés. Fin de l’histoire ? Pas totalement. Mardi soir, Trump tweete pour dire qu’en Californie, les démocrates trichent aux élections. Quelques minutes plus tard, un bandeau bleu apparaît en-dessous du message. Ce bandeau bleu est signé Twitter et met en garde sur les fausses informations contenues dans le messages du président. C'est un choc dans le monde numérique. Twitter a donc finalement réagi, mais a pris son temps. La guerre est ouverte entre la firme et le président. Épisode 1. Vivement, ou pas, la suite.

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