Voir Venise... et payer : début de la mise en vente des billets à cinq euros pour les visites à la journée de la cité des Doges
La célèbre cité des Doges a lancé mardi 16 janvier ses premiers billets d'entrée pour les visites à la journée. Une somme de cinq euros par personne est demandée afin de lutter contre le surtourisme. Pour savoir si vous êtes concernés, il faut aller sur le site créé par la ville, accessible pour l'instant uniquement en italien et en anglais. Vous cochez la date de votre visite sur un calendrier et vous sortez la carte bleue.
Il existe néanmoins quelques exceptions. Si vous souhaitez faire de la gondole en février, là vous avez de la chance, ce sera gratuit. Pour l'instant les périodes payantes, pour visiter la ville, sont limitées à la haute saison touristique. Quelque 29 jours au total entre le 25 avril et le 14 juillet. Des exemptions pour les moins de 14 ans, les étudiants, ceux bien sûr qui habitent ou travaillent à Venise, ceux qui arrivent avant 8h30 ou après 16 heures et ceux qui passent au moins une nuit sur place sont également prévues. Une fois vos cinq euros payés, vous recevez un QR code qui sera vérifié par des contrôleurs à deux endroits : la gare de Venise et la Piazzale Roma, à l’entrée du centre historique. "Les marges d'erreur sont importantes", a lui-même reconnu le maire de la ville, Luigi Brugnaro, quand il a présenté le dispositif en novembre, mais c'est un début. Venise est la première ville au monde à mettre en place ce système.
Lutter contre le "syndrome de Venise"
Il ne s'agit pas de réduire le nombre de touristes, mais de mieux les répartir. L'idée c'est de continuer à profiter de leurs devises, mais de les inciter à ne pas tous venir s'agglutiner en même temps dans les ruelles, sur les ponts et les bateaux-bus, les vaporetti. Venise étouffe, avec plus de 20 millions de visiteurs chaque année, dont 80% ne viennent que sur la journée. Quelque 20 millions de visiteurs pour moins de 50 000 habitants, on parle du "syndrome de Venise" pour décrire les effets du surtourisme et le sentiment de rejet des habitants.
D'autres villes en Europe ont fait d'autres choix en acceptant par exemple d'instaurer des quotas. À Barcelone depuis dix ans, non seulement les touristes paient pour entrer au Park Güell, mais en plus on n'en accepte pas plus de 1 400 par heure et dans le centre-ville, les groupes sont limités à 30 personnes. L'île de Santorin en Grèce et la ville de Dubrovnik, en Croatie ont toutes les deux réduit le nombre de croisiéristes autorisés à débarquer chaque jour. Il y a deux ans Venise a d'ailleurs elle aussi interdit l'entrée des immenses paquebots de croisière dans la lagune. Elle prend aujourd'hui une mesure supplémentaire, mais une mesure a minima qui ne lui permettra peut-être pas d'échapper à l'inscription au patrimoine mondial en péril de l'Unesco, à laquelle elle a déjà échappé de justesse en septembre.
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