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"Chine", à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron

Le président Macron sera en visite officielle en Chine, la semaine prochaine. Le géant de l'économie est à la fois rival et partenaire de l'Europe.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les présidents Emmanuel Macron et Xi Jinping se sont rencontrés en novembre dernier, à Bali. (SHEN HONG / XINHUA / MAXPPP)

La Chine est l'une des puissances économiques majeures dans le monde. La visite du président Emmanuel Macron, la semaine prochaine, dans cet empire géographique résonnera avec la situation économique. Décryptage en compagnie d'Isabelle Raymond, cheffe du service Economie de franceinfo

franceinfo : C'est une visite d'importance pour la France, et pour l'Europe ?

Isabelle Raymond : Oui la visite officielle du président français en Chine commence mercredi prochain, et il s'y rend accompagné de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, ce qui est loin d'être anodin. La Chine est à la fois rivale et partenaire de premier plan pour l'UE. D'un point de vue commercial, l'Union est devenue le principal partenaire commercial de la Chine. Ce pays, premier marché au monde avec 800 millions de consommateurs à horizon 2030, est la deuxième destination des produits européens, après les Etats-Unis : les exportations européennes vers Pékin ont augmenté de 76% entre 2011 et 2021. Mais c'est dans l'autre sens que la progression est la plus spectaculaire, puisque les importations chinoises vers l'Europe ont quasiment doublé en 10 ans.

Pourtant, les relations entre l'Union européenne et la Chine se sont tendues dernièrement ?

Oui sur fond évidemment de guerre en Ukraine, Xi Jinping est allé récemment à Moscou rendre visite à Vladimir Poutine. Sur fond aussi de tensions de plus en vives entre la Chine et les Etats-Unis, qui se manifestent notamment par cet embargo américain sur les puces électroniques dernière génération, histoire de freiner le développement technologique chinois. L'Europe, au milieu, est prise en tenaille, et certains au sein de l'UE ont déjà fait le choix de l'allié américain. Les Pays-Bas ont ainsi décidé d'interdire, à leur tour, l'exportation de semi-conducteurs vers la Chine. Cette stratégie, dite du découplage, voulue par Washington, consisterait à isoler Pékin.

Or, la présidente de la Commission européenne n'en veut pas ?

En effet, car cette stratégie n'est pas bonne pour les 27 pays membres. Ursula Von der Leyen a été très claire, il y a quelques jours lors d'un discours consacré aux relations UE-Chine : "Je pense qu’il n’est ni viable ni dans l’intérêt de l’Europe de se distancier de la Chine." Entre ceux qui ont choisi le camp américain et d'autres (comme l'Allemagne) tentés de jouer leur propre partition, notamment pour continuer à vendre leurs voiture dans l'Empire du Milieu, il est difficile de parler d'une seule voix à un interlocuteur chinois motivé par sa propre stratégie de développement économique basé sur la recherche d'une forme d'autosuffisance.

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