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Le mot de l'éco. 10 ans après la chute de Lehman Brothers : une nouvelle crise est-elle possible ?

La faillite de la banque américaine a entrainé avec elle tout le système financier provoquant la plus grave crise économique depuis la grande dépression des années 30.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La finance de l'ombre avait déclenché la crise mondiale il y 10 ans, notamment avec la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. (JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Une décennie après le krach boursier et banquier de l'automne 2008, une nouvelle crise économique et financière est-elle envisageable ? La faillite de la banque américaine Lehman Brothers a entrainé avec elle tout le système financier provoquant la plus grave crise économique depuis la grande dépression des années 30.

En 10 ans, des leçons ont été tirées

Une nouvelle règlementation bancaire a été mise en place mais le système financier n’est pas à l’abri d’un nouveau krach. La réglementation mise en place depuis 2008 a rendu les banques plus solides en les obligeant à renforcer leurs capacités à encaisser les pertes. Les autorités de régulation bancaires et financières ont plus de pouvoir. Le système financier est prémuni contre une répétition à l’identique de l'effondrement de septembre 2008.  

Mais comme après chaque crise, plus son souvenir s’estompe, plus l'encadrement du système financier semble injustifié aux yeux de ses acteurs. C'est d'ailleurs l'argument des banques aujourd'hui : la réglementation entraverait leur compétitivité, comme si plus de régulation était nécessairement synonyme de moins de croissance. En réalité, plus les années passent et plus ressurgit un appétit de dérèglementation.  

Développement du "shadow banking" 

L’application d'une réglementation plus contraignante aux banques a eu pour effet pervers de favoriser le développement des "hedge funds" et autres sociétés de capital investissements, des fonds spéculatifs ou encore des plateformes de financement participatif ; autant d’entités financières qui échappent totalement aux règles imposées aux banques. Une finance sous le radar en somme, et qu'on appelle d'ailleurs le "shadow banking" ou finance de l’ombre. Son développement est exponentiel : en 2016, elle représentait plus de 99 000 milliards de dollars. Un poids qui menace la stabilité du système financier.   

Le poids des dettes  

Parmi les étincelles qui pourraient être à l'origine de nouvelles turbulences, il y a aussi les tensions commerciales, les effets éventuels du Brexit et toute la palette des risques géopolitiques. Mais ce qui inquiète surtout le FMI, c'est la dette. Et cela nous ramène directement à la crise de 2008. Car pour soutenir les banques et l’économie en général, les banques centrales ont massivement injecté de l’argent dans le système. Encouragées par des taux d'intérêt très faibles, les entreprises se sont massivement endettées. 

Mais la dette publique des états, elle aussi ne cesse de croître. Si on ajoute l’endettement des ménages, pour les pays du G20, le poids des dettes cumulées atteint 135 000 milliards de dollars. Comme le FMI, Terra Nova, un cercle de réflexion plutôt caché à gauche voit lui aussi dans le niveau de la dette une menace potentielle. La crise souligne un récent rapport "n’a pas changé les mentalités quant au rapport au crédit et à la dette.

Le crédit est devenu, dans nos sociétés financiarisées, le palliatif d'un pouvoir d'achat qui baisse ou n’augmente plus

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