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Le mot de l'éco. Carrefour : un modèle en bout de course ?

Carrefour ou la fin du modèle de l'hypermarché ? Internet a changé la donne, les surfaces des supermarchés se réduisent et l'automatisation détruit les emplois. 

Article rédigé par franceinfo, Guillaume Gaven
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une femme pousse son caddie dans un supermarché de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), le 7 décembre 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

Alors que la CGT appelle à la grève aujourd'hui dans tout le secteur de la grande distribution - le syndicat dénonce une "boucherie sociale" - gros plan sur le premier employeur privé de France, le groupe Carrefour, qui a déjà perdu plus de 5.000 salariés l'an dernier. Et ce n'est sans doute pas fini.  

Tout le secteur est en train de vivre une mutation d’importance

C’est la fin du modèle de l'hypermarché "tout sous le même toit" : du lait et des légumes, en passant par des chaussettes, une télévision ou un marteau de bricolage, on trouve de tout dans un hyper. Mais ce modèle est en bout de course. Les consommateurs aujourd'hui ne veulent plus passer la journée dans un supermarché.

Et surtout, Internet est arrivé. Internet, qui permet de comparer les prix plus facilement, de faire ses courses sans avoir même à se déplacer. Alors la conséquence on la connaît : les surfaces des hypermarchés se réduisent ; les rayons non-alimentaires disparaissent progressivement. Et puis il y a aussi l'automatisation - des caisses ou des stations-services.

Bref les effectifs fondent dans le secteur. La CGT estime ainsi que 30.000 emplois ont été détruits ces cinq dernières années, 30.000 sur 700.000. 

5.000 suppressions de postes l’an dernier

Carrefour ne fait pas exception. Carrefour, 115.000 salariés en France. L'an dernier, le groupe s'est déjà séparé de 5.000 personnes : il y a eu un plan de départs volontaires au siège, un plan social pour les ex-magasins Dia. Et ça va continuer : dans la ligne de mire de la direction aujourd'hui, les 60.000 salariés de ses 220 hypermarchés. Carrefour vise 1.229 suppressions de postes d'ici la fin de l'été, cette fois via une rupture conventionnelle collective.  

Mais il faut l'accord des syndicats, et ça coince, notamment parce qu'il y a aussi en ce moment des projets de passage en location gérance. Cinq hyper ont été vendus l'an dernier, 10 autres devraient suivre cette année. Ça coince parce que les salariés, qui travaillent dans les hyper vendus, sortent alors du groupe et perdent les avantages liés.  

Opposition des syndicats 

Des syndicats qui ne manquent pas de rappeler que le groupe supprime des emplois alors qu'il touche de l'argent public. Rien d’illégal à cela, mais la CGT se dit choquée que l'an dernier Carrefour ait perçu 400 millions d'euros de CICE, crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi, alors que, dans le même temps, le groupe a enregistré un bénéfice de plus de 800 millions d'euros, et a distribué 400 millions d'euros de dividendes aux actionnaires.      

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