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Le mot de l'éco. Transport maritime : un secteur dans le collimateur du ministre de l'Économie

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a proposé cette semaine de mettre en place une taxe européenne sur le transport maritime. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un porte-container au départ de Colombo (Sri Lanka), le 29 mars 2019. (ISHARA S. KODIKARA / AFP)

Une taxe européenne sur le transport maritime, c'est ce qu'a proposé cette semaine Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. Car le fioul lourd utilisé pour les bateaux est exonéré de taxes, tout comme le kérosène pour les avions.  

L'idée de taxer le transport maritime n'est pas nouvelle

Le transport maritime représente 90% du transport mondial de marchandises. 50 000 bateaux sillonnent les mers et émettent quelques 950 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, soit autant que l'Allemagne. C'est 2% des émissions mondiales de CO2. Dans le même temps, cette industrie est donc exonérée de taxe sur le carburant.

L'idée, c'est donc d'appliquer logiquement le principe de pollueur-payeur et de faire payer une taxe sur le transport maritime, comme on paye la TICPE quand on fait le plein à la pompe avec sa voiture. Sauf qu'au niveau européen, pour toute réforme fiscale, il faut l'unanimité des pays. Ensuite, les exonérations de taxes, dont bénéficie le transport maritime, sont décidées au niveau international.  

Mais l’organisme des Nations Unies qui régule le secteur à savoir l'organisation maritime internationale, sait bien qu'il va devoir prendre les devants car cette exception fiscale dans un contexte de réduction des émissions n'a pas vocation à durer éternellement. Et, dans ce cadre, les armateurs français ont une solution : réduire la vitesse.  

Les armateurs français proposent de réduire la vitesse pour diminuer les émissions de CO2  

Un pétrolier qui réduit sa vitesse d'un noeud diminue sa consommation de 18%. 2 noeuds : 30%. Mais tous les navires doivent réduire leur vitesse en même temps pour qu'il n'y ait pas distorsion de concurrence, selon l'armateur français à l'origine de la proposition, Philippe Louis-Dreyfus, président du groupe Louis Dreyfus Armateurs. Et puis, il faudrait des petits changements de logistique pour que tout cela fonctionne. Bref, il faut un peu de volonté politique.

Les armateurs français ont un allié de choix. Emmanuel Macron a soutenu publiquement l'initiative devant le G7 cet été à Biarritz. Reste encore à transformer l'essai. Sauf que, vous l'avez compris, la menace du bâton n'est jamais très loin . Celle d'une taxation européenne est là pour rappeler le transport maritime à l'urgence de prendre une décision.

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