Vers une remontée des taux de crédit immobilier ?
La société Artémis Courtage a répertorié quatre banques, dont LCL et la Société Générale, qui ont relevé leurs taux.
Chez Artémis, on s'attend à ce que d'autres établissements fassent de même dans les prochains jours. Ce serait donc une sorte de "fin de la récréation" après un an et demi de baisse quasi-continue. Rappelons d’abord que ces derniers mois, les taux d’emprunt étaient descendus très bas. Du jamais vu depuis 1945.
Et pour mieux comprendre ce que cela représente, une récente étude du Crédit Foncier fait la comparaison entre aujourd'hui et 2008. Avec la même mensualité, quelqu'un qui s'endette sur 20 ans peut emprunter 20 à 25 % de plus, même si l’on précise que les taux d'intérêt ne font pas tout ; encore faut-il avoir les moyens d'acheter un logement, avec un revenu suffisant et bien souvent un apport.
"Pas d’affolement " : c'est ce que l’on répond chez les courtiers, qui ne parlent pas d'une remontée brutale. "On ne vas pas perdre en trois mois ce qu'on a gagné en un an et demi de baisse " , dit-on chez Artémis. D’après CAFPI, autre société de courtage, la véritable remontée aura plutôt lieu "en fin d'année, voire l'année prochaine" , avec un demi à un point de hausse. Ce ne serait pas négligeable, si cela se confirmait, cela pourrait faire monter le coût global d'un emprunt de plusieurs milliers d'euros.
Première hypothèse : avec la faiblesse des taux ces derniers mois, les banques ont eu beaucoup de demandes de prêt, avec de nombreux dossiers à traiter. Du coup, elles n'auraient plus besoin de faire des ristournes sur les taux pour attirer de nouveaux clients et atteindre leurs objectifs. Une explication jugée un peu légère par un cadre d’un grand établissement financier ; pour lui, c'est plutôt du côté de la conjoncture économique qu'il faut regarder.
Ainsi, au Crédit foncier, on pense que les taux vont remonter dans les prochains mois parce que leur évolution est en partie liée à celle des obligations émises par la France. Les taux de ces emprunts d'état à long terme (10 ans) servent de référence et progressent sensiblement en ce moment, notamment sous l'effet de l'inquiétude liée à la Grèce. Si jamais cette hausse se poursuit, ce ne sera pas de bon augure pour les particuliers qui veulent emprunter.
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