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Bijoutiers : entre psychose et hypersécurité

C'est le sujet tabou chez les bijoutiers : celui de l'autodéfense. Plusieurs affaires relayées par les médias et le ministère de l'Intérieur ont renforcé les craintes de la profession face au risque de braquage qui tourne mal. Et pour se protéger, et protéger leur commerce, les bijoutiers adoptent des stratégies différentes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans la profession, la menace du vol à main armée est
permanente. Le climat s'est durci l'an dernier après que des bijoutiers avaient ouvert le feu sur leurs agresseurs pour protéger leurs marchandises ou leur
vie.

Pour les bijoutiers, le besoin de protection
rejoint souvent l'obsession de l'agression et du braquage qui tourne
mal. En 2013, plusieurs affaires relayées par les médias et le ministre de
l'Intérieur ont semblé renforcer leurs craintes. A Albertville et à
Cannes, deux bijoutiers meurent lors de vols à main armée contre leurs
commerces. A Nice et Sézanne, deux bijoutiers plaident la légitime défense
après avoir tué par balles des malfaiteurs pour protéger leurs
boutiques.

Des stratégies différentes

Face à des malfaiteurs armés, des méthodes nouvelles en
France comme le "smash and grab" (littéralement "fracasser
et dérober" la bijouterie en groupe, armés de masses ou de haches) et des
primes d'assurances qui ont augmenté de 50% en dix ans
, les bijoutiers adoptent
des stratégies très différentes, en fonction de leurs moyens et de leur propre
expérience.

L'autodéfense est un sujet tabou. Le nombre de bijoutiers
armés est impossible à mesurer. C'est le chiffre noir du secteur qui compte
environ 5.000 entreprises et 20.000 salariés. L'Union de la
Bijouterie Horlogerie refuse d'évoquer le sujet. Christine Bocquet, sa
présidente déléguée nous parle même d'une "invention de
journalistes
". La réalité, c'est que les bijoutiers armés sont
des hommes, plutôt âgés, travaillant le plus souvent seuls ou en couple, dont les boutiques sont les moins bien protégées du secteur.

Baisse des attaques à main armée en 2013

L'an dernier, les attaques à main armée ont reculé :
224 attaques à main armée en 2013 contre 327 en 2012. Le chiffre n'inclut pas les agressions mais c'est tout de même un tiers de braquages en moins
contre les bijouteries. La police et la gendarmerie ont marqué des points
grâce avec la modernisation des réseaux vidéo des professionnels
et grâce à la police scientifique. 

Les auteurs de braquages sont majoritairement
interpellés dans les vols à mains armées. Mais surtout les bijoutiers
investissent plus qu'avant dans la protection de leur outil de
travail. A ce jeu-là, il n'y hélas pas photo. Ce sont les gros commerces
qui se protègent le mieux. Installer une vitrine blindée coûte plus de 6.000
euros, un sas 25.000 euros...

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