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Collèges lycées cherchent remplaçants désespérément

Pour le ministère de l'Education nationale, 97% des absences d'enseignants sont remplacées dans les collèges lycées, et 92% dans les écoles primaires. La réalité semble bien différente. Les parents d'élèves crient au mensonge, car les établissements sont confrontés à une réelle pénurie de remplaçants.
Article rédigé par franceinfo
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Quarante heures de
maths de perdues depuis le début de l'année en 6e et en 5e ! Certains parents
d'élèves du collège Maurice-Genevoix de Montrouge (Hauts-de-Seine), sont
exaspérés. Le professeur de maths de leurs enfants est enfin remplacé, mais il
ne l'a jamais été depuis début janvier. "Ils n'ont étudié que quatre
chapitres sur neuf",
confie Catherine Chauvin, maman d'une élève de 5e,
Alors elle a recruté un étudiant pour donner des cours de soutien à trois
élèves de la classe, tandis que Pierre Galy, un autre parent d'élève, n'a pas
hésité à faire appel à un organisme de cours privé. "Avant-hier, j'ai
fait un chèque de 600 euros pour que ma fille puisse rattraper tout le retard accumulé.
On met en place un enseignement à plusieurs vitesses",
regrette-t-il.

Un exemple loin
d'être isolé

Toutes les
académies sont concernées par ces difficultés de remplacement, même si la
région parisienne et l'académie de Lille semblent plus touchées. Hier, à Paris,
des parents occupaient une école du XVIIIe arrondissement car des élèves de
maternelle sont privés de maîtresse depuis un mois. A Asnières (Hauts-de-Seine),
c'est le maire qui est venu faire cours à une classe de CP. 

Mais il est très difficile d'avoir des chiffres précis. Le ministère estime que
97% des absences étaient remplacées dans les collèges et lycées en 2011, Pour
la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, c'est "un mensonge".
Jean-Jacques Hazan en veut pour preuve le rapport Dellacasagrande remis au
ministère en janvier 2010. "Selon ce rapport, moins de la moitié des
absences de courte durée étaient remplacées en 2009. Comment passe-t-on à 97%,
j'aimerais bien savoir",
se demande-t-il.

Crise de vocations

Ce sont d'abord les
suppressions de postes qui expliquent ces difficultés : en 2006, selon les
syndicats, il y avait près de 30.000 enseignants remplaçants. Ils ne sont plus que
15.000 aujourd'hui. Et parmi eux, 7.500 sont affectés depuis la rentrée sur des
postes permanents. Il n'y a donc que 7.500 profs réellement disponibles pour
des remplacements.

Par ailleurs,
l'Education nationale n'attire plus. Depuis 2007, tous les postes offerts au
concours ne sont pas pourvus, faute de candidats. "L'an dernier, on a
eu 376 postes non pourvus en mathématiques",
constate Frédérique
Rolet, co-secrétaire générale du Snes.

Et les perspectives ne sont pas meilleures pour la prochaine rentrée. En
lettres classiques par exemple, le ministère offre 170 postes au Capes, mais il
n'y a que 92 étudiants admissibles. En maths, il y a seulement 1.200 candidats
admissibles pour 950 postes. Or les jurys ne veulent pas revoir leurs
exigences. Les collèges et les lycées vont donc encore manquer de profs de
maths à la rentrée.

Le Snes interpelle
les candidats à la présidentielle et demande d'urgence que les futurs
enseignants soient mieux formés et un minimum rémunérés pendant leurs deux
années de master. Il demande une remise à plat de la réforme de la formation
des enseignants. Une réforme que la Cour des comptes a épinglée la semaine
dernière.

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