Inondations en Serbie : "On a évité la mort"
La Serbie et la Bosnie font face depuis samedi à l’une des plus grosses catastrophes naturelles de leur histoire. Les deux pays sont victimes de pluies torrentielles et d’inondations qui ont fait depuis samedi au moins 47 morts. France Info s’est rendu à Belgrade. La capitale serbe est protégée par des digues de sacs de sable et n'a pas été touchée, mais on sent tout de même la violence et l’impact des inondations.
Ils se voient jusque dans les cernes qui entourent les yeux de Vladimir Kostich. Cet ouvrier au visage sec, rencontré par Etienne Monin, fait partie des refugiés. D’après les chiffres officiels, les inondations ont fait 25.000 déplacés en Serbie. Vladimir a quitté l’une des zones les plus touchée, la ville d’Obrenovac, qu’il a laissé derrière lui en catastrophe. "L’eau arrivait partout autour de moi, il y avait quatre mètres ", raconte-t-il, "avec mon oncle et mon cousin on a nagé 300 mètres en évitant les tourbillons. On s’est battu pour nos vies. On a évité la mort ". Dans la faculté des Sports de Belgrade, ce miraculé des flots, tourne en rond depuis dimanche. L’université a été transformée en refuge. Elle accueille 700 personnes qui dorment sur des matelas ou des lits de camps.
"Les autorités sont désorganisées" (un étudiant serbe)
Ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont décidé de transformer l’université en camp pour les déplacés. Grâce aux réseaux sociaux ils ont recruté le soutien des habitants qui ont donné la nourriture ou des couvertures. "L’Etat n’est pas en mesure de gérer entièrement la crise. Il est désorganisé pour transporter les gens ", explique un jeune garçon qui se fait appelé Miloch, "ce n’est pas normal, on a besoin d’aide ".
Le gouvernement, élu il y a trois semaines, joue pourtant gros pour prouver qu’il sait gérer une crise. Ces inondations sont une épreuve lourde à porter estime Milan Grebovitch, un professeur de la faculté des Sports. "Notre pays a été testé à plusieurs reprises, et encore, je parle du passé récent, pas des temps anciens. Je pense que nous avons assez de force pour supporter ce genre de chose. Et chaque malheur nous soude plus, mais là, ça devient un épuisement physique et ça devient très inquiétant ".
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