Les derniers jours de la guerre dans l'Adrar au Mali
Sur le bord d'une piste de sable fin comme de la poussière, l'adjudant-chef Richard vient de faire sa première prise. Il appartient au groupe de fouille opérationnelle créé en Afghanistan pour détecter les bombes artisanales et les munitions.
Il vient de déterrer une mitrailleuse lourde qui avait été cachée dans le sable à moins d'un mètre de profondeur avec un stock de munitions. C'est une partie du trésor de guerre des Français. Ils ont aussi trouvé dans un bosquet, une infirmerie clandestine avec des cartons de compresses et des instruments de chirurgie légère.
Dans l'Adrar de Tigharghar, l'armée française n'est plus sur les pas des djihadistes mais sur leurs traces. La chasse s'est transformée en une opération de nettoyage avec la découverte de caches d'armes, d'explosifs et de passeports.
"Il nous reste à terminer la dernière vallée"
Ce week-end les Français ont terminé l'exploration d'une quatrième vallée, celle de Terz. Ils continuent d'avancer vers le Sud. Mais ils devraient bientôt avoir terminé leur opération dans ce massif de pierre et de sable.
Dans cette opération, l'armée française a déployé des moyens considérables. Un peu moins de 2.000 hommes ont été engagés simultanément. L'équivalent de deux armées séparées ont avancé avec l'appui des chars, des mortiers, des canons, des avions et de 12 hélicoptères tigre et gazelle, épaulés à l'est par les troupes tchadiennes.
Les radicaux dorénavant invisibles
La grande bataille de cette guerre au Mali reste pour l'instant celle de la vallée d'Amettetaï. C'était entre le 25 Février et le 10 mars. Un légionnaire à été tué. Autour de 200 combattants d'Aqmi sont morts d'après plusieurs hauts gradés français.
Depuis, les radicaux sont invisibles. Les chefs ont donné consigne de se fondre dans la population d'après les écoutes radio et téléphonique. Dans cette bataille d'Amettetaï, un hélicoptère Tigre a bien failli être descendu, criblé de balles.
Le règne du système D
Cette opération dans les montagnes est aussi une école de la rusticité. Pendant un mois cette armée est restée sur le terrain. Les hommes ne sont revenus sur la base de Tessalit qu'une seule fois. Ils affrontent des températures caniculaires qui grimpent à plus de 60 degrés sur les monts de roches noires.
La logistique se concentre sur l'approvisionnement en eau, en carburant et en nourriture. C'est le règne du système D. Le prix à payer pour amener autant d'hommes aussi loin en aussi peu de temps.
Cette guerre de l'Adrar jusqu'à présent n'a pas permi de retrouver les otages français. Sur le terrain les recherches sont menées par les forces spéciales. Mais c'est aussi une préoccupation majeure pour l'armée de terre.
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