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La Grande Terreur : l'ennemi était partout

Menée par Staline, la Grande Terreur est une période d’importantes représailles politiques en Union Soviétique. Son apogée a eu lieu entre septembre et octobre 1937. Pourquoi le Petit père des peuples a-t-il signé des centaines de milliers de condamnations à mort ?
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le cimetierre des prisonniers étrangers, au camp de Spassk, dans le Kazakhstan. © Shamil Zhumatov / Reuters)

 Le meurtre a été le socle du système d’espionnage de Staline, ainsi que celui du système totalitaire engendré par Lénine, fondateur de l’état soviétique. La Grande Terreur a été un élément de la logique de cette "ingénierie sociale", qui existait depuis octobre 1917 sous forme d'assassinats et de déportation massive.

 

Entre 1917 et 1923, durant la guerre civile, Trotski, fondateur de l’armée rouge, s’est ouvertement posé en praticien distingué et en théoricien de la terreur. Il écrit même à Staline pour l'exhorter à aller plus vite dans le "nettoyage définitif" , selon son effroyable formule. Cette méthode partait du principe qu'il n'y avait pas d'innocents. L’ennemi était partout : les voisins, les collègues et même les membres du cercle familial n’étaient pas au-dessus de tout soupçon.

Les adultes tués, les jeunes emprisonnés

En 1937, Staline note de manière ponctuelle les noms des victimes à liquider. Souvent, le dictateur ne donne aucune précision, mais fixe simplement des quotas d'exécutions se chiffrant par milliers. Des quotas vite remplis. Les services de Staline iront plus loin : des enfants âgés de un à trois ans sont placés dans des orphelinats, tandis que ceux âgés de trois à quinze ans sont emprisonnés.

 

Le coût humain de ce régime a été effarant. Aux guerres civiles et étrangères, famines, maladies et dévastations écologiques, qui ont tué une centaine de millions d’êtres humains, il faut ajouter les meurtres de masse. Par ailleurs, le réseau des camps fondés par Lénine en 1922 constituait un véritable état parallèle où l'espérance de vie ne dépassait pas trois ans (alors que les tribunaux condamnaient couramment à dix, quinze, voire 25 années de détention).

25 millions de victimes

S’appuyant sur les documents de la commission gouvernementale de la réhabilitation, l’idéologue de la perestroïka Alexandre Yakovlev a avancé un nombre de victimes du régime totalitaire russe : 25 millions. Le régime a donc massacré ses propres sujets, à un rythme moyen équivalant à 1% de la population entre 1918 et 1953. Aucun responsable n'a jamais été jugé pour ces crimes colossaux. 

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