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Le sens de l'info. "Suivre" : la condition de notre survie

Le philosophe Michel Serres et Michel Polacco évoquent le mot suivre. Et Michel Serres nous dit qu’il est extrêmement difficile de suivre l’inventeur, c’est-à-dire celui qui ne suit pas.

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco - Michel Serres
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"Notre survie exige que nous suivions des règles élémentaires". Michel Serres.  (MARCO SIMONI / CULTURA RF / GETTY IMAGES)

Cette semaine on évoque avec le philosophe Michel Serres le mot : suivre.
Je dis suivre pour ne pas dire "follower", précise Michel Polacco, comme les adeptes de tweeter...Mais suivre, quelle que soit la langue, est une démarche, une action, et, en français, un verbe du 3e groupe, pas si facile à conjuguer.

On peut suivre quelqu'un, un mouvement artistique, le leader de la patrouille de France est suivi de près par le charognard. On se souvient de la chanson de Jacques Brel, "Au suivant" illustrant la désincarnation des individus dans le monde collectif. Suivre, c'est "aller derrière". Suivre c'est aussi adhérer...

"Les choses qui se suivent de façon la plus monotone sont les nombres 1, 2, 3, 4...jusqu’à l’infini. Or ils sont produits par les nombres premiers, qui eux, ne se suivent pas", explique Michel Serres.

Notre survie exige que nous suivions des règles élémentaires

Michel Serres

"Des règles à suivre pour le froid et le chaud, la nourriture et la boisson, la prudence et le risque, la conduite solitaire et en commun, nos rapports à autrui, etc. 
Bien entendu, notre liberté nous permet de bifurquer, je veux dire d'innover ou d'inventer. Courage, peut-être le banc suivra !
Or la société conserve une inertie telle que l'inventeur meurt souvent avant d'être suivi. Cela est vrai pour les sciences comme pour les religions..." Michel Serres.

La salle π du Palais de la découverte

Mondialement connue, cette salle accueille chaque année de nombreux visiteurs et groupes scolaires de tous niveaux. Très fréquentée, en premier lieu pour sa kyrielle de décimales, célèbres et justes : contrairement à ce que l’on peut affirmer sur certains sites Internet ou livres évoquant la salle, elles ont été corrigées dans les années 50 !

Quatre décimales suffisent pour presque tous les calculs. Les physiciens les plus pointilleux devraient pouvoir se contenter de quinze décimales. Les 704 décimales affichées depuis 1950 (pas plus que les 10 000 milliards calculées aujourd'hui) ne présentent donc guère d'intérêt pratique, ni même mathématique. Par contre, les méthodes de calcul et la recherche d'algorithmes performants pour établir ces records présentent un réel intérêt. 

La classification des objets est une activité importante du travail des mathématiciens

Au XIXe siècle, la nécessité d’établir une classification des cristaux a invité les mathématiciens à étudier les pavages périodiques du plan. En effet, les minéralogistes d’alors savaient que les cristaux sont des structures périodiques dans les trois directions de l’espace. Pour les classer, il était alors possible de partir de la connaissance des structures périodiques du  plan puis de passer à l’espace en 3 dimensions.  C’est ainsi qu’en 1891, Evgraf Fedorov, mathématicien et cristallographe, a montré qu’il n’existe que 17 classes de pavages périodiques dans le plan. Et 230 dans l’espace…

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