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Les voitures qui fonctionnent sans conducteur existent-elles vraiment ? Peut-on vraiment éviter des accidents ? Le Vrai du faux junior

Dans le Vrai du Faux Junior, les élèves s'intéressent cette semaine aux voitures autonomes. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Automobile : les voitures autonomes démocratisées aux États-Unis (FRANCE 3)

Alors que le groupe automobile Mercedes-Benz s'apprête à commercialiser un système de "Drive Pilot", permettant au conducteur, dans un contexte bien spécifique, de ne plus regarder la route et laisser le véhicule décider des manœuvres, les adolescents qui participent au Vrai du Faux Junior s'interrogent sur les véhicules autonomes. Olivier Lascar leur répond. Il est rédacteur en chef du pôle digital de Science et Avenir. Il publie le 9 juin Enquête sur Elon Musk, l'homme qui défie la science (chez Alisio Sciences). Elon Musk, patron de Tesla, se positionne entre autres sur ce créneau des véhicules autonomes.

Oui les voitures autonomes existent mais restent expérimentales

"J’ai entendu dire qu’une voiture qui pouvait se conduire toute seule existait. Est-ce vrai ? Pourrons-nous bientôt dormir au volant ?", demande Calliste.

"Oui, c'est vrai", lui répond Olivier Lascar. "Il y a des voitures qui aujourd'hui roulent toutes seules. Ça parait incroyable à dire, mais c'est encore plus incroyable à voir. Il y a des vidéos qui sont disponibles, sur YouTube, de véhicules qui roulent aux États-Unis, dans un État qui s'appelle l'Arizona et dans une ville qui s'appelle Phoenix. Dans cette ville, on peut appeler la voiture avec son téléphone portable. Le véhicule arrive et là on voit que derrière le volant, il n'y a personne, que le volant tourne tout seul, bouge tout seul. La voiture se positionne devant la personne qui l'a appelée, cette personne s'assoit sur le siège arrière, la voiture démarre, elle s'insère dans le trafic, elle s'arrête au feu. Elle respecte les panneaux de signalétique et elle amène cette personne à bon port".

Le journaliste précise qu'il ne s'agit, cela dit à ce stade, que de tentatives, très expérimentales.

Oui, l'autonomie des véhicules va se développer, mais sans nécessairement atteindre un degré total d'autonomie

"Je me demande si dans le futur nous allons remplacer les véhicules de maintenant par des véhicules autonomes ?", demande Leandra.

Olivier Lascar lui répond qu'il y a plusieurs degrés dans l'autonomie d'un véhicule. Les grands constructeurs automobiles se sont mis d'accord sur le fait qu'il existe six niveaux différents. "Le premier niveau, explique-t-il, le niveau zéro, c'est celle qui ne sait rien faire toute seule". Dans ce cas, seul le pilote a le pouvoir. "Le dernier niveau, c'est le niveau cinq. C'est la voiture qui, elle, fait tout toute seule".

Le journaliste explique que dans ce cas de figure, en effet, le conducteur n'a plus rien à faire et pourrait même dormir. "C'est par exemple, ajoute-t-il, le rêve que promet Elon Musk, patron de Tesla et qui fait des voitures électriques et automatisées. Il promet régulièrement qu'on va y arriver et finalement, d'année en année, on n'y arrive toujours pas".

On se dirige en revanche vers des voitures qui, de plus en plus, ont un certain degré d'autonomie : en capacité, pointe le journaliste, "de contrôler leur vitesse, se caler rigoureusement dans leurs voies de circulation. Il y a déjà des voitures comme ça qui sont proposées dans le commerce, qu'on peut acheter, qui passeront en mode automatique, par exemple, en situation d'embouteillage, ou qui sont capables de se garer quasiment seules." Olivier Lascar précise que, même dans ces cas de figure, l'attention de la conductrice ou du conducteur doit être permanente, de façon à pouvoir, à tout moment, reprendre le contrôle du véhicule.

Non le risque d'accident n'est pas exclu... Et c'est le frein central

"Comment pouvons-nous éviter les accidents avec des voitures autonomes ?  Quelles sont les mesures de sécurité prises par les fabricants ?", demande Elea.

" C'est la question clef " lui répond Olivier Lascar. " Il y a eu de nombreux accidents impliquant des voitures en mode automatisé et le problème qui se pose est finalement le degré de confiance qu'on accorde à ces véhicules.

Le journaliste explique que, chez Tesla par exemple, le mode de conduite automatisée s'appelle "l'autopilote", ce qui peut laisser penser que la voiture est vraiment en capacité de rouler toute seule. Or, pointe-t-il, " la marque, elle-même, Tesla dit que le conducteur doit pouvoir à tout moment intervenir sur la conduite. Quand on se met en mode automatisé avec un véhicule dont le fonctionnement s'appelle l'autopilote, on peut faire preuve d'inattention, réagir trop mollement et le drame sur la route peut survenir très vite.

Le journaliste ajoute que, dans d'autres circonstances, la question de la performance du véhicule lui-même peut se poser. "Un véhicule autonome qui est capable d'évoluer tout seul sur la route, explique-t-il, est doté de capteurs, d'yeux, d'oreilles, c'est à dire de caméras, de capteurs à ultrasons qui sont capables d'évaluer tout ce qu'il y a autour de lui. Est-ce que ça marche aussi bien que cela? Eh bien, certains accidents sont encore en cours d'expertise, ce qui jette une sorte de voile sur l'efficacité des voitures autonomes."

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