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Machines à voter, vote obligatoire, abstention... Le vrai du faux junior revient sur les élections législatives

Dans le Vrai du Faux Junior, cette semaine, les élèves ont des questions sur le déroulé et les conséquences des élections législatives, dont le second tour a eu lieu dimanche 19 juin.

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les électeurs de Vaureal (Issy-les-Moulineaux) ont voté pour le premier tour la présidentielle 2022 sur des machines à voter. (PIERRE VERDY / AFP)

Quelques jours après le second tour des élections législatives, les élèves de 5e du collège Les Bruyères à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, ont des questions sur le déroulé et les conséquences de cette élection. Ils s'interrogent sur le risque de fraude dans les villes où il était possible de voter de façon électronique, mais aussi sur le problème de l'abstention et sur l'avenir des ministres qui se sont présentés aux élections législatives et qui ont perdu. 

Les machines à voter font toujours débat

Yankel a vu sur Facebook et TikTok des vidéos de gens qui mettent en doute la sûreté des votes électroniques et elle se demande "s'il est vrai qu'il y a des risques de fraude électorales avec les machines à voter."

Les machines à voter ont été introduites en France en 2002. L'objectif de ces machine était justement de limiter tout risque d'erreur et de fraude, puisqu'il n'y a pas l'étape manuelle du dépouillement, où l'on compte chaque voix et chaque bulletin. Malgré tout, dès le départ, il y a eu des opposants à cette façon de voter, parce que ces machines coutent cher, parce qu’il y avait eu des soucis techniques, parce que le fait de ne pas pouvoir être sûr, en temps réel, que la machine a enregistré le bon vote ou de ne pas pouvoir recompter les bulletins entrainait parfois une certaine méfiance chez les électeurs ou les candidats.

Dans ce contexte de doutes, un moratoire a été mis en place en 2008. Depuis certaines communes continuent de les utiliser, mais des élus demandent à sortir du moratoire pour pouvoir facilement renouveler  les machines. 

Plusieurs pistes étudiées pour lutter contre l'abstention

Judith a remarqué qu'au second tour des législatives l'abstention était encore très forte, "près de 54% des électeurs ne sont pas venus voter" et elle se demande si "on ne pourrait pas obliger les électeurs à voter comme cela se fait dans d'autres pays ou est-ce qu'il n'y a pas d'autres moyens de voter".

En 2020, après les dernières élections municipales, des parlementaires avaient réfléchi à la possibilité de mettre en place le vote par correspondance pour les élections à venir. Ils suggéraient de l'expérimenter pour des consultations locales, en réfléchissant aux moyens de mettre en place un vote par internet sécurisé pour l'étendre un jour au-delà des Français à l'étranger, pour qui c'est déjà mis en place.

L'éventualité de rendre le vote obligatoire donne aussi lieu régulièrement à des débats politiques, ainsi qu'à des propositions de loi, mais qui n'ont pas été adoptées jusqu'ici. En revanche, Judith a raison, ce système du vote obligatoire existe bien dans plusieurs pays en Europe.

Les ministres défaits aux législatives vont bien démissionner

Aure a vu sur le site de franceinfo que les ministres battus aux élections devaient démissionner. Elle se demande donc "s'il y a une règle ou une loi écrite" et ce qui se passerait " si un ministre battu restait en poste".

Aure a raison, trois ministres, battus au second tour des élections législatives, vont devoir démissionner. Il n'y a aucune règle ou loi qui l'impose, mais c'est comme cela, de façon systématique, depuis les législatives de 2007. Le Premier ministre de l'époque, François Fillon, avait dit trouver "logique que quand on est battu aux élections, on ne reste pas au gouvernement parce que ça veut dire qu'on n'a pas le soutien du peuple". Par exemple, Alain Juppé, alors ministre de l'Écologie, avait été battu aux législatives à Bordeaux et avait dû démissionner.

Si un ministre battu restait en poste, cela n'irait pas à l'encontre de la loi, mais ça pourrait être mal perçu puisque tous les autres ministres dans le même cas ces dernières années ont quitté leur poste. 

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