Est-ce que les ventes de véhicules électriques ont été "multipliées par dix" depuis la COP21 ?
Selon la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, les ventes ont bondi depuis la COP21 à Paris. S'il y a bien une forte hausse, elle n'a pas été encore mutlipliée par dix.
Alors que la COP26 est en cours à Glasgow en Ecosse, Agnès Pannier-Runacher, la ministre deléguée chargée de l'Industrie, a mis en avant un chiffre mardi 2 novembre sur Cnews : "Il faut quand même être conscient du chemin parcouru depuis la COP21. Je rappelle que nous avons, à peu près, multiplié par dix le nombre d'immatriculations de véhicules électriques", a-t-elle déclaré.
La vente de véhicules électriques a bondi, mais pas autant
Remontons d'abord le temps en 2016, au lendemain de la COP21 à Paris. Cette année-là, près de 22 000 voitures électriques ont été immatriculées en France, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles. Si on compare à aujourd'hui, un peu plus de 122 000 véhicules ont été vendus en 2021, même si l'année n'est pas encore terminée. Les immatriculations ont plutôt été multipliées par cinq, et non pas par dix comme le dit la ministre.
En revanche, si on élargit avec les hybrides rechargeables, c'est à dire une voiture que l'on branche aussi à une borne, là on s'approche un peu plus des calculs d'Agnès Pannier-Runacher. Cependant, on n'est pas encore tout à fait à dix fois plus : ce sera peut-être le cas en fin d'année, mais en attendant, on est plutôt autour de huit fois plus, ce qui est déjà une très forte hausse.
L'électrique encore minoritaire
On peut toutefois relativiser cette hausse parce que les véhicules électriques restent encore minoritaires dans notre pays. Ils représentent un peu plus de 15% des ventes cette année, ce qui est déjà un record. L'essence représente 41% des ventes et le gazole est à plus de 20%.
Cette hausse des ventes peut, en partie, être mise au crédit du gouvernement puisqu'il existe des aides pour changer de véhicules : le bonus écologique, qui peut monter jusqu'à 6 000 euros et la prime à la conversion, si on met son ancienne voiture à la casse.
Mais ces aides, à elles seules, n'expliquent pas tout. Selon l'association nationale pour le développement de la mobilité électrique, l'arrivée de nouveaux modèles de véhicules moins cher et avec une meilleure autonomie ont aussi beaucoup joué sur les ventes. Sans oublier les bornes de recharge, très peu nombreuses en 2015, alors que leur installation s'accélère nettement depuis quelques mois.
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