Internet et les réseaux sociaux : nouveau terrain de jeux pour les ingérences étrangères

La désinformation parasite les réseaux sociaux et parfois le débat public. En cette fin d'année, franceinfo décrypte les mots de la désinformation. Vendredi 27 décembre : Les ingérences étrangères.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ces étoiles de David, symbole de la religion juive taguées sur plusieurs bâtiments de Paris, résultent d'une opération clandestine attribuée à des réseaux russes, le 31 octobre 2023. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Les ingérences étrangères sont des activités hostiles, tenues volontairement secrètes, menées par un État ou l’un de ses mandataires qui visent à influencer la politique d’un autre pays, à peser sur son opinion publique ou à lui nuire, dans son propre intérêt. Cela a toujours existé, via les réseaux d’agents secrets ou par le biais d’opérations de corruption des élites. On pense au Qatargate, ce récent scandale qui a sali le Parlement européen. Mais depuis quelques années, les États malveillants ont de nouveaux terrains de jeux, très efficaces. Les réseaux sociaux permettent de mener des campagnes de désinformation XXL et Internet d’espionner ou de mener des opérations de sabotages, des cyberattaques, sans se déplacer.

Des ingérences étrangères dites "hybrides".

Les ingérences hybrides sont celles qui combinent des méthodes traditionnelles et des méthodes numériques, plus modernes. On pense à ces étoiles de David taguées sur des murs parisiens peu de temps après l’attaque du Hamas en Israël, en octobre 2023. Une opération clandestine attribuée à des réseaux russes. L’objectif étant faire croire à un acte antisémite pour déstabiliser notre société. Au côté du couple qui dessinait au pochoir les étoiles de David, il y avait une personne spécifiquement chargée de prendre des photos pour les diffuser ensuite largement sur les réseaux sociaux.

Discrédit des démocraties et guerres économiques.

Les objectifs des États sont très divers : la Russie est spécifiquement soupçonnée de vouloir discréditer les démocraties, pour protéger notamment son système autocratique. Mais ces opérations peuvent aussi avoir comme objectif des intérêts économiques, et dans ce domaine, la Chine est experte. En matière d’ingérence étrangère, Pékin "a recours à des manœuvres de plus en plus agressives et malveillantes", indique le rapport parlementaire français sur les ingérences de juin 2023. Captation de données économiques ou de secrets technologiques, campagnes de dénigrement de concurrents, sur les réseaux, la Chine est aussi suspectée d’alimenter et de faire gonfler artificiellement les discussions qui contestent les normes, car cela ne sert pas ses intérêts industriels.

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