Le prix de la baguette est-il vraiment "encadré", comme l'affirme Alexis Corbière ?
Le député LFI a déclaré que le prix de la baguette était "réglementé". Ce n'est pourtant plus le cas depuis 35 ans.
"On est sur un produit qui d'ores et déjà est réglementé (...) actuellement les prix de la baguette sont aussi encadrés", a affirmé le député La France Insoumise Alexis Corbière, interrogé vendredi 25 janvier sur Public Senat (35'49). L'élu La France insoumise réagissait notamment à la polémique suscitée par les Centres E. Leclerc en proposant une baguette à 0,29 euros. Mais contrairement à ce qu'affirme Alexis Corbière, le prix de la baguette est librement fixé depuis 35 ans.
Une ordonnance de 1987
La Confédération nationale de la boulangerie (CNBF) explique que les boulangers sont libres de fixer les prix qu'ils souhaitent depuis 1987. C'est à cette date qu'est entrée en vigueur l’ordonnance n° 86-1243 du 1er décembre 1986 restaurant la liberté totale des prix. Car avant cela, les boulangers ne pouvaient effectivement pas fixer le prix de la baguette n'importe comment. Cela était encadré par l'Etat.
En théorie, les boulangers pourraient donc vendre une baguette 5 euros s'ils le souhaitent. Mais dans les faits, comme l'explique la CNBF, ils tiennent compte de la concurrence et fixent leurs prix en prenant en compte le coût de fabrication de leur pain (coût des matières premières, masse salariale, charges du local...). Ce qui explique que le coût moyen de la baguette en France soit de 0,90 euros d'après l'Insee.
Pas question pour autant de faire n'importe quoi. L'affichage en boulangerie, lui, est très réglementé. Le boulanger a obligation de nommer très précisément ses produits, d'indiquer leur poids, mais aussi leur prix au kilo et à la pièce. Ce qu'il doit naturellement correspondre à l'étiquetage. Il ne peut donc pas vendre une baguette pesant 100 g s'il affiche qu'elle est pèse 250 g, au risque d'être sanctionné pour tromperie comme le prévoit le code de la consommation.
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